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Le président sud-coréen a une solution pour mettre fin aux discriminations à l’embauche

Le président Moon Jae-in souhaite que les employeurs arrêtent de prendre en compte des facteurs discriminants – photos, profession des parents, ville de domicile, etc. Objectif : parvenir à des embauches plus équitables.

Adieu coups de pouce et autres recommandations glanées grâce à papa-maman ! Le président sud-coréen, de tendance centre-gauche, entend réformer intégralement le processus de recrutement pour en finir avec le piston et les discriminations en tout genre, rapportait le média sud-coréen SBS.

"À l’exception de certains cas où l’emploi requiert un certain niveau d’éducation ou des critères physiques bien précis, les systèmes de recrutements ne doivent plus intégrer des facteurs discriminants comme la formation, la ville de domicile et la condition physique", a déclaré Moon Jae-in, lors d'une conférence de presse jeudi 22 juin.

Le poids des facteurs discriminants

En Corée du Sud comme ailleurs, il est courant que les employeurs se renseignent sur l’université fréquentée ou le lieu de domicile de leur potentiel employé. Le parcours scolaire est sans surprise un facteur central : les candidats ayant étudié dans les universités prestigieuses des capitales sont généralement préférés à ceux passés par des écoles moins renommées, en régions.  

"Chaque candidat doit partir de la même ligne de départ"

Mais surtout en Corée du Sud, fait remarquer le site Quartz, les employeurs se permettent fréquemment de poser des questions plus incongrues comme la profession des parents, celle des frères et sœurs, le groupe sanguin, la vue ou même... le poids. Pour obtenir un emploi, l’apparence est tellement déterminante qu’une clinique de chirurgie esthétique en a fait son beurre. Dans une campagne de pub, elle invite explicitement les femmes visant des métiers où la présentation est primordiale à retoucher leur physique via deux, trois opérations. 

Pas de loi mais un "guide de recrutement à l'aveugle"

"Chaque candidat, peu importe l’université dont il est issu à Séoul ou ailleurs, doit partir de la même ligne de départ sous les mêmes conditions pour concourir équitablement sur la seule base de ses compétences", a ajouté le président.

Au cours de sa campagne, Moon Jae-in, élu en mai dernier, avait déjà surfé sur le sujet en publiant notamment une vidéo vantant les mérites du recrutement à l’aveugle, le blind hiring.

Pour faire évoluer la situation, le président souhaite ainsi mettre en place un guide de recrutement à l’aveugle pour toutes les entreprises. Aucun projet de loi n'est en cours, mais dans le secteur public, le blind hiring va être expérimenté dans le courant de l’année. "Nous ne pourrons pas forcer les entreprises privées à faire de même mais des cas précédents dans lesquels les entreprises se sont essayées au recrutement à l’aveugle ont démontré qu’elles recrutaient au final des gens plus expérimentés et plus enthousiastes", a déclaré le président.  

Se recentrer sur la personne et ses compétences plutôt que de s’en tenir à son environnement et son apparence. Le thème est porteur et "concernant" alors que le marché du travail sud-coréen peine à absorber l’arrivée des jeunes qui subissent un phénomène d’embouteillage des diplômes.

En mai dernier, le taux de chômage des moins de trente ans s’élèvait à 9,6 %, quand la moyenne nationale s‘établissait à 3,6 %.  

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