
Trois femmes ont été tuées, dont une Française, et neuf autres blessées, samedi, après la détonation d'un engin explosif dans les toilettes d'un centre commercial huppé de Bogota. Les autorités évoquent un attentat.
Au moins trois personnes, dont une Française, ont été tuées et neuf blessées samedi 17 juin après l'explosion d'une bombe dans un centre commercial de Bogota, capitale de la Colombie.
Selon la police, l'explosion s'est produite vers 17h00 (22h 00 GMT) dans les toilettes des femmes du centre commercial Andino, situé dans une zone très fréquentée par les étrangers. Une Française de 23 ans et deux Colombiennes âgées de 27 et 31 ans "sont décédées de leurs blessures", a indiqué dans un communiqué la clinique où les victimes ont été hospitalisées. Parmi les blessés, dont quatre sont dans un état critique, figure une Française de 48 ans, a précisé l'établissement.
La section antiterroriste à Paris ouvre une enquête
La jeune Française était venue en Colombie pour "fournir un service social dans un collège d'un quartier populaire de Bogota durant six mois", a indiqué le maire à la presse. "Effectivement, il s'agit d'une jeune française de 23 ans, qui malheureusement est décédée dans l'attentat (...), elle était en visite dans le pays", a déclaré de son côté à la radio Blueradio l'ambassadeur de France à Bogota, Gautier Mignot, selon qui "la jeune femme était apparemment accompagnée de sa mère".
La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête de flagrance pour "assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste", une procédure classique en raison de la présence de ressortissants français parmi les victimes. Les investigations ont été confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), service coordinateur, à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes, a précisé une source judiciaire.
Un engin explosif dans les toilettes
Le centre commercial Andino, l'un des principaux de la ville, a été évacué tandis que policiers, ambulanciers et pompiers ont rapidement boucler la zone, a constaté l'AFP. Le président colombien Juan Manuel Santos a aussitôt ordonné au chef de la police nationale, le général Jorge Nieto, d'ouvrir une enquête, et s’est rendu sur place.
Jorge Nieto a indiqué que l'explosion avait été provoquée par "un engin" déposé "derrière un siège des toilettes pour femmes". Une équipe d'enquêteurs est en charge des recherches préliminaires et "des mesures préventives" sont en cours, a-t-il encore indiqué.
Le maire de Bogota a indiqué qu'il ne pouvait dire encore "quel groupe pourrait être derrière cet attentat". Arrivé sur place en fin de soirée, le président Santos a pour sa part déclaré qu'"il n'y a pas d'indices clairs" sur les responsables de l'attentat.
La guérilla colombienne de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), a fait savoir rapidement qu'elle "condamnait" cet attentat "exécrable", via son compte Twitter. Sur Twitter, le chef des Farc, Rodrigo Londono, alias "Timochenko", a de son côté déploré l'attentat et exprimé sa solidarité avec les victimes.
Avec AFP