Au menu de cette revue de presse française, mercredi 24 mai, les réactions à l’attentat qui a fait au moins 22 morts, hier, à Manchester, la poursuite des consultations sur la loi travail, et des révélations du Canard Enchaîné sur Richard Ferrand.
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A la Une de la presse française, ce matin, l’attentat qui a fait au moins 22 morts et près de 60 blessés, hier, à la sortie d’un concert d’Ariane Grande à l’Arena de Manchester.
Revendiquée par le groupe Etat islamique, l’attaque-suicide a délibérément ciblé le jeune public de la chanteuse américaine. «L’enfance assassinée», titre Libération. A la une, une jeune fille consolée par une proche, peut-être sa mère. L’enfant porte un t-shirt à l’effigie de son idole. «Alors que son territoire se rétrécit, l’organisation terroriste cherche à créer un effroi maximal, en visant des enfants dans un des pays qui participe à la coalition en Irak et en Syrie», explique Libé. «La jeunesse assassinée», répète le Parisien, qui précise que de nombreux enfants et adolescents font partie des victimes de l’attentat d’hier. La plus jeune avait 8 ans. «Tuer sciemment le plus d’enfants possible». Le journal dénonce «une escalade de la lâcheté chez les faux héros du djihad à qui on a promis gloire et paradis, là où il n’y a que la mort et le néant».
Des milliers de Britanniques se sont rassemblés hier, à Manchester, pour rendre hommage aux victimes. «United», salue 20 minutes, en version originale. Unis et solidaires, les Mancuniens ont choisi d’opposer au terrorisme une leçon de dignité en se rassemblant en fin d’après-midi à Albert Square, où ils ont écouté en silence la musique du Mépris – le film de Jean-Luc Godard -, diffusée par des haut-parleurs. Les habitants de Manchester qui savaient déjà que c’est l’un d’entre eux qui a meurtri leur ville. D’après le Parisien, l’auteur de l’attentat-suicide, Salman Abedi, était un jeune Britannique de 22 ans, né à Manchester de parents libyens - des réfugiés, qui avaient quitté leur pays, alors sous la coupe de Kadhafi, il y presque 30 ans, pour être «plus libres». C’est ce jeune homme qui a choisi de poursuivre la guerre que le terrorisme islamiste livre à l’Europe - une guerre dont le Figaro assure qu’elle n’est pas prête de s’arrêter. «Avec le retour des djihadistes d’Irak et de Syrie, le risque (d’attentats) pourrait encore grandir, et l’idéologie islamiste ne mourra pas dans les tranchées de Mossoul ou de Raqqa. Ni même avec la fin de Daech». «L’Europe affronte le choc», veut croire la Croix, en rappelant que «si les pays européens restent (effectivement) des cibles, ils parviennent à déjouer de nombreuses tentatives d’attentats».
Plusieurs journaux relèvent le défi posé par le Brexit à l’antiterrorisme. Dans Libération, le spécialiste du renseignement Pierre Berthelet s’inquiète des conséquences de la sortie de Londres sur la coopération antiterroriste européenne, même s’il dit douter de la fin de cette collaboration. Selon lui, Européens et Britanniques devraient malgré tout parvenir à «un accord raisonnable», dans la mesure où l’Europe comme le Royaume-Uni «auraient tout à perdre d’un mauvais accord en la matière». En France, le «flottement» supposé du gouvernement sur l’antiterrorisme qui inquiète l’Opinion. «Où en est l’équipe Macron sur le sujet?», demande le journal, qui affirme qu’«une certaine inquiétude règne dans les milieux spécialisés». Selon le Figaro, le président souhaite mettre sur pied une «task force» qui lui serait directement rattachée en permanence. Elle comprendrait des membres des services de renseignement, des ministères de l’Intérieur et de la Défense, des Transports et de la Santé.
A noter également ce matin dans l’actualité, la poursuite des consultations sur la loi travail. Alors que les Echos annoncent qu’Emmanuel Macron «fait baisser la tension», et que le patronat et les syndicats sortent «plutôt rassurés» de leurs premiers entretiens à l’Elysée, Libération évoque des patrons qui ne seraient pas tous, en réalité, «sur la même longueur d’ode». Le Medef, le principal syndicat patronal, exhorte le gouvernement à aller vite, mais les autres organisations d’employeurs sont plus réservées, certaines estimant que la primauté des accords d’entreprise pourrait créer une discrimination entre les petites et les grandes entreprises. Quant aux syndicats de salariés, ils auraient «mis en garde» le gouvernement contre la tentation d’aller un peu trop vite en besogne, d’après l’Humanité, qui ironise sur la stratégie prudente d’Emmanuel Macron, à l’approche des législatives. Le chef de l’Etat vient d’accorder un mois de plus aux syndicats, qui auront jusqu’au mois de septembre pour négocier.
Un mot, pour terminer, de la mise en cause du ministre de la Cohésion territoriale, par le Canard Enchaîné. Le journal, repris notamment par l’Obs, affirme que Richard Ferrand a loué des locaux commerciaux gérés par sa compagne, alors qu’il était directeur des Mutuelles de Bretagne, en 2011. Des faits que ne nie pas le ministre, qui explique que l’offre familiale, connue comme telle, était aussi «la moins chère», à l’époque. Le Canard Enchaîné précise également que les lieux ont ensuite été rénovés aux frais des Mutuelles, la valeur des parts de la compagne de Richard Ferrand étant multipliée par 3000 en six ans - des révélations qui tombent «pile-poil», s’amuse le journal, au moment où le gouvernement prépare la grande loi de moralisation de la vie politique promise par le président Macron.
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