L'ex-directeur du FBI, limogé par Donald Trump la semaine dernière, a relaté dans une note une conversation dans laquelle le président américain lui a demandé de mettre fin à son enquête visant l'ex-conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn.
Les révélations continuent dans la saga sur Donald Trump et le FBI. Déjà accusé d'avoir été trop bavard avec des diplomates russes, le président des États-Unis est désormais soupçonné d'avoir tenté de mettre fin à une enquête du FBI.
Selon un article du New York Times publié mardi 16 mai, Donald Trump a demandé mi-février au directeur du FBI James Comey, qu'il a limogé avec fracas la semaine dernière, de mettre un terme aux investigations visant Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale.
Détail accablant : James Comey a relaté cette conversation dans une note écrite, citée par le quotidien. "C'est quelqu'un de bien. J'espère que vous pourrez laisser tomber", aurait affirmé Donald Trump selon cette note rédigée par le patron du puissant Federal Bureau of Investigation.
La Maison Blanche dément
La Maison Blanche a catégoriquement contesté cette version des faits, qui pourrait constituer une possible obstruction à la justice, affirmant que le président n'avait "jamais demandé à M. Comey ou qui que ce soit d'autre de clore aucune enquête". "Ce n'est pas un récit fidèle (...) de la conversation entre le président et M. Comey", a indiqué un responsable de l'administration sous couvert d'anonymat.
Dans un témoignage jeudi devant le Sénat, le directeur par intérim du FBI, Andrew McCabe, avait lui affirmé qu'il n'y avait eu "aucune tentative" d'entraver l'enquête sur les liens possibles entre des membres de l'équipe Trump et la Russie.
Les réactions fusent
Les réactions ont fusé au Congrès où la pression monte depuis quelques jours pour que James Comey vienne livrer sa version des faits. Le chef de file de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, s'est déclaré "secoué" par ces dernières révélations. "C'est un test sans précédent pour le pays. Je le dis à tous mes collègues du Sénat : l'histoire nous regarde", a-t-il lancé sur un ton grave depuis l'hémicycle.
Le républicain Richard Burr, président de la commission sénatoriale du renseignement, s'est montré nettement plus circonspect. "Je pense que le directeur (Comey) nous aurait peut-être informés s'il y avait eu une demande de cette nature", a-t-il affirmé, jugeant qu'il faudrait "plus que des sources anonymes" pour le convaincre.
Des élus des partis républicain et démocrate ont réclamé à voir la note. La commission de la Chambre des représentants chargée du suivi de l'action gouvernementale (Oversight Committee) "va obtenir la note de Comey, si elle existe", a déclaré son président, le républicain Jason Chaffetz.
Dans une lettre adressée au directeur par intérim du FBI Andrew McCabe, Jason Chaffetz donne à la police fédérale jusqu'au 24 mai pour lui transmettre "tous les comptes rendus, notes, résumés et enregistrements faisant référence ou ayant trait à des communications entre Comey et le président".
Avec AFP et Reuters