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Législatives : une candidate investie par En Marche ! fâche les militants du parti au Maroc

Le comité local de La République en marche au Maroc a refusé de soutenir la candidate Modem Leila Aïchi, investie par LREM pour la 9e circonscription des Français de l’étranger, à cause de propos tenus sur le Sahara occidental.

Au Maroc, une polémique secoue l’investiture de Leila Aïchi, candidate Modem (centriste) de La République en marche (LREM) dans la 9e circonscription des Français de l’étranger qui compte plus de 150 000 électeurs dans une dizaine de pays d’Afrique du Nord et de l’Ouest dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

En réaction à des propos tenus par la candidate lors d’un colloque organisé au Sénat en 2013 sur le Sahara occidental , le comité marocain de LREM a décidé de boycotter sa candidature samedi 13 mai. Les comités de Tunisie, de Côte d’Ivoire et du Sénégal lui ont emboîté le pas en mettant également leur campagne en pause.

Dans un communiqué émis le 16 mai, la candidate se défend. "Certains m’accusent d’être pro-Polisario et de défendre des positions hostiles au Maroc, je démens catégoriquement de telles accusations", écrit-elle sur Twitter.

Réponse aux attaques infondées. Ma position sur le SAR OCC est celle de la France et de l'ONU. pic.twitter.com/1UZ5rCqESO

— Leila AICHI (@LeilaAichi) 16 mai 2017

Le Sahara occidental, localité contestée, est le théâtre de vives tensions entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie. Lors de la rencontre au Sénat en 2013, Leila Aïchi, qui est aussi sénatrice de Paris et Franco-algérienne, s’était "alarmée de l’indifférence internationale quant au sort réservé au peuple sahraoui", et avait "dénoncé l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’Homme constatées par les ONG humanitaires", indique Le Monde.

Les militants LREM du Maroc froissés par le choix d’une élue Modem

Des propos qui ne sont pas passés auprès du comité local LREM de Casablanca. Dans un communiqué les "marcheurs" du Maroc expliquent avoir consulté les militants, et jugent "clivante" la candidature de Leila Aïchi. "Le comité En Marche ! de Casablanca a considéré que la seule candidature légitime dans cette circonscription est celle de M’jid El guerrab" expliquent-t-ils. "M’jid El guerrab est un des fondateurs du mouvement En Marche ! Maroc. Il a rejoint le mouvement en décembre 2016. Il a accompagné Emmanuel Macron lors de chacun de ses déplacements dans la circonscription (Algérie et Tunisie)", précisent les "marcheurs".

Le ton du communiqué de la cellule locale de LREM laisse apparaître l’agacement des militants de voir investie une sénatrice Modem qui exerce à Paris, et non un militant LREM franco-marocain. La candidature de Leila Aïchi est sans doute le fruit des tractations menées entre François Bayrou et le nouveau président français, Emmanuel Macron, pour présenter des candidatures communes aux législatives, indiquent plusieurs médias français.

Suivant le mouvement de protestation des militants LREM au Maroc, les comités du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont décidé de mettre en pause leur soutien à la campagne de Leila Aïchi. Contacté par Jeune Afrique, le référent de LREM au Sénégal, Jérémy Fabre, s’est dit inquiet que l’élue parisienne "n’ait pas participé au mouvement La République en marche dès sa création" et ne vive "pas dans un pays de notre zone".