Au menu de cette revue de presse française, jeudi 1er décembre, l’avancée du régime syrien à Alep-Est, les questions posées par le refus d’une partie de la classe politique française de condamner ouvertement Assad et Poutine, le retour des djihadistes français, et le retour du débat sur l’avortement.
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A la Une de la presse française, ce matin, la poursuite de l’offensive du régime sur Alep-Est, en Syrie.
«Les quartiers rebelles de la ville syrienne, bastions de la résistance au pouvoir, sont en train de sombrer. Abandonnée, acculée, la population est à bout. Alep-Est est à l’agonie», alerte Libération, qui fait part de sa «honte» - honte de son «impuissance», de son «échec» à «entraîner la mobilisation nécessaire pour donner du poids aux valeurs qui sont celles de la France». Honte, aussi, «que des politiques français en position d’être élus en mai (prochain) soutiennent encore que les Russes et Assad sont LA solution pour détruire le groupe Etat islamique». «Que la communauté internationale parle avec la Russie, c’est évidemment une nécessité pour esquisser une lointaine sortie de la guerre. Mais la vérité, c’est que les bombes se concentrent sur tout ce qui pourrait représenter une alternative modérée au régime. Et sur les civils». Libé dit ne «plus supporter» «ces politiques qui s’accommodent de ces assassinats de masse, des crimes de guerre, des meurtres d’enfants, des bombes sur des hôpitaux».Parmi ces politiques jugés «accommodants» par Libération, François Fillon, qu’on retrouve évoqué dans le dessin de Willem. «Il y a un monsieur Fillon qui tient à vous féliciter pour votre lutte contre le terrorisme», annonce un militaire à Bachar El Assad. «Je suis à lui dans une minute, le temps de libérer Alep de ses habitants», répond le président syrien, qu’on voit en train de tenir une sorte de lance-flammes. «François Fillon se trompe de «totalitarisme» au Moyen-Orient», répète Jean-Pierre Filiu dans le Monde, en faisant référence l’ouvrage du candidat, «Vaincre le totalitarisme islamique». Si ce spécialiste écrit que l’on peut effectivement qualifier de «totalitaire» la vision des djihadistes d’Al Qaida puis du groupe Etat islamique, il dénonce, en revanche, les «amalgames» faits, selon lui, par François Fillon, placé face à cette contradiction: «un homme d’Etat ne peut désigner le Moyen-Orient comme l’épicentre d’un totalitarisme et demeurer néanmoins silencieux sur le sort d’Alep».
Alors que les islamistes reculent à la fois en Syrie et en Irak, des centaines de djihadistes étrangers prennent le chemin du retour, d’après 20 minutes. Le journal gratuit affirme qu’environ deux cents Français ont quitté les combats pour rallier l’Hexagone. Un chiffre repris également par le Monde, qui cite 700 Français encore en Syrie et 200, effectivement, qui auraient déjà déserté l’organisation Etat islamique. Leur retour inquiète, bien sûr, les autorités françaises, confrontées à la difficulté de sonder les intentions de ces «revenants», comme les appelle notre confrère David Thomson, certains d’entre eux continuant à professer «leurs convictions islamistes et leur rupture avec la société française ». Le journal raconte comment la France tente de faire face au problème, «entre répression pénale et tentatives de réinsertion». D’après la Croix, les retours de djihadistes montrent que «la menace terroriste est plus élevée que jamais», alors que le ministère de l’Intérieur affirme que 17 attentats ont été déjoués depuis le début de l’année, contre 7 l’année dernière. «Dans les services de renseignement, témoigne un fonctionnaire, l’ambiance est assez désagréable. On est soulagés à chaque semaine qui passe sans attentat». Cette menace accrue a amené le gouvernement à mettre en place, à l’occasion des fêtes de Noeël, un plan Vigipirate rénové, qui crée un troisième niveau d’alerte inédit, un niveau «urgence attentat», selon le Figaro, qui rapporte également que l’Etat mise aussi beaucoup sur le développement d’une «culture de la vigilance».
En politique, le Parisien a des révélations, ce matin, sur la candidature de François Hollande, et assure que «sauf surprise de dernière minute», le président sera candidat à sa réélection sans passer par la case primaire. Suspense. Fin de l’insoutenable suspense, en revanche, du côté du Figaro et de François Bayrou, qui annonce qu’il refuse de se rallier à François Fillon. Le patron du Modem n’exclut donc pas d’être candidat à la présidentielle pour la 4ème fois.
Un mot, pour terminer de l’examen, aujourd’hui, par les députés, d’un texte qui propose d’élargir le délit d’entrave à l’avortement. La Croix évoque un projet qui propose d’élargir ce délit aux sites internet qui diffusent des informations «faussées», qui ne prévoit pas la fermeture des sites, mais donne la possibilité aux internautes qui s’estimeraient trompés, de se retourner contre eux. Le journal explique que cette proposition de loi intervient dans «un contexte politique qui a remis les questions sociétales au premier plan», notamment avec l’affichage, par François Fillon, de ses convictions catholiques. Des convictions susceptibles de chercher à dissuader les femmes de pratiquer une IVG, d’après Libération, qui voit dans les remous provoqués par ce texte une attaque des «réacs», une offensive des milieux catholiques, de droite et d’extrême-droite, au nom de la liberté d’expression.
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