Celui qui avait déclenché en décembre 2015 la procédure controversée de destitution contre Dilma Rousseff a été arrêté, mercredi 19 octobre, par la police brésilienne. L'ancien président du Congrès, Eduardo Cunha, ennemi juré de l'ex-présidente brésilienne, est accusé d'être impliqué dans le scandale de corruption Petrobras.

Membre du parti centriste PMDB du président Michel Temer, il "a été arrêté à Brasilia, nous pouvons le confirmer", a déclaré un porte-parole de la police sans plus de précisions.

La police a exécuté une ordonnance de placement en détention préventive de l’ex-élu, signée par le juge Sergio Moro, en charge de la tentaculaire enquête de corruption autour du géant étatique pétrolier Petrobras. L’ex-président du Congrès brésilien sera transféré à Curitiba (sud du Brésil) pour rester à disposition du juge.

La chute d’Edouardo Cunha

Tout puissant il y a encore quelques mois, il avait été suspendu le 5 mai de ses fonctions de président de l'Assemblée par le Tribunal suprême fédéral (STF). Mais il n'a quitté le devant de la scène que le 13 septembre, quand une écrasante majorité de députés ont cassé son mandat de député, le privant de l'immunité qui le protégeait du juge Moro.

Cet élu évangélique ultra-conservateur de 58 ans était accusé d'avoir "menti" à ses pairs en niant être le titulaire de comptes bancaires en Suisse, alimentés par des millions de réais, correspondant à des pots-de-vin versés en marge de contrats de Petrobras à l'étranger, selon les enquêteurs.

Prison préventive pour Cunha

Le juge Moro a sollicité la prison "préventive et pour une durée illimitée", affirmant que son maintien en liberté représentait un risque pour "l'instruction du procès, à l'ordre public, ainsi qu'une possibilité concrète de fuite en raison de la disponibilité de ressources occultes à l'étranger et de sa double nationalité [brésilienne et italienne]", a indiqué le ministère public.

Edouardo Cunha est à l'origine de la procédure de destitution contre Dilma Rousseff, en représailles au vote des députés du Parti des travailleurs (PT, gauche) en faveur de son propre renvoi devant la Commission d'éthique du Parlement.

Avec AFP