
Alors que la France voudrait que la Cour pénale internationale soit saisie sur les crimes de guerre commis à Alep, France 24 s'est entretenu avec Lakhdar Brahimi, l'ancien médiateur de l'ONU dans le cadre du conflit civil syrien.
En mai 2014, Lakhdar Brahimi, le médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, jetait l’éponge et annonçait sa démission. L'échec des discussions de Genève entre délégués du pouvoir syrien et de l'opposition l'avait conforté à l’époque dans sa décision.
Deux ans plus tard, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères garde toujours un regard inquiet sur la situation en Syrie. Interrogé sur l’antenne de France 24 à propos de la démarche de la France en vue d'une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre commis à Alep, ce diplomate chevronné insiste sur le fait que c'est à tout ceux qui ont détruit la Syrie que l'on doit demandé des comptes.
Depuis le 23 septembre, les bombardements de l'aviation syrienne et de l'aviation russe ont repris sur les quartiers rebelles d'Alep est, provoquant selon l'organisation Médecins sans frontières, un "bain de sang". A ces bombardements, les groupes armés insurgés répliquent par des tirs de mortiers sur les quartiers progouvernementaux proches de la ligne de front.
Pour Lahkdar Brahimi, la saisine de la CPI n'est pas la question prioritaire. "Ce qui me préoccupe le plus, ce sont les combats qui continuent, ce pays qui continue à être détruit et rien n’est fait pour essayer d’aider les Syriens à sortir de là", explique Lakhdar Brahimi. "Les gens qui s’intéressent à la Syrie ne mettent pas l’intérêt du peuple syrien en premier. Si l'on se concentrait sur ses besoins, je crois que cela irait mieux pour tout le monde", constate-t-il à regret.