Le Parti justice et développement (PJD), à la tête du gouvernement marocain, a obtenu 125 sièges, sur un total de 395, lors des législatives, selon les résultats annoncés samedi. Les libéraux du Parti authenticité et modernité s'en adjugent 102.
Les islamistes du Parti justice et développement (PJD), à la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans au Maroc, ont remporté les élections législatives, a annoncé le ministère de l'Intérieur, samedi 8 octobre, au lendemain du vote.
Après dépouillement complet des bulletins, le PJD du Premier ministre, Abdelilah Benkirane, a obtenu 125 sièges, sur un total de 395. Son principal rival, le Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux), en comptabilise 102. Tandis que Istiqlal, le parti de la lutte pour l'indépendance, en récupère 46.
Le "parti de la lampe", comme l'appellent ses partisans, a donc réussi son pari d'un deuxième mandat à la tête du gouvernement de coalition pour "continuer la réforme", comme il le promettait au cours de sa campagne efficace et bien organisée.
Opposition "vivace"
"Par cette victoire, le PJD confirme qu'il est devenu la première force politique du pays, observe Sara Doublier, correspondante de France 24 à Rabat. Le parti aura toutefois la difficile tâche, dans les prochains jours, de former une coalition gouvernementale. Première option : se réconcilier avec les conservateurs de Istiqlal qui avaient claqué la porte du gouvernement en 2013. Autre possibilité : s’allier avec les sociaux-libéraux du Rassemblement national des indépendants, parti membre de l’actuel gouvernement."
Pour sa part, le PAM a déjà exclu de faire alliance avec le PJD qu’il a accusé, durant la campagne, d’être responsable de la situation économique et de la montée de l’islamisme dans le pays. "Les dirigeants du PAM ont fait un bon score mais ils sont déçus. On sait qu’ils entendent mener une opposition très vivace au gouvernement du PJD", rapporte Sara Doublier.
Les élections pour la Chambre des représentants étaient un test de la monarchie constitutionnelle marocaine, cinq ans après que le roi a accordé des pouvoirs limités à un Parlement élu dans la foulée du "printemps arabe".
Selon le système électoral marocain, aucun parti ne peut obtenir la majorité absolue des suffrages d'une chambre qui compte 395 sièges. Cela suppose que le vainqueur du scrutin doit former un gouvernement de coalition. Le roi, qui détient encore les rênes du pouvoir, choisit un Premier ministre issu des rangs du parti vainqueur des élections.
Avec AFP et Reuters