
En rénovant une maison vieille de 250 ans à Stockton, en Angleterre, Jeff Highfield a découvert une petite ville souterraine.
Sur Church Road dans la petite ville de Stockton, en Angleterre, une grande maison en briques à la façade lisse et proprette occupe une bonne partie de la rue. Édifiée au milieu du XVIIIe siècle, la Gloucester House est passée de mains en mains, avant de finir dans celles de Jeff Highfield, un entrepreneur anglais qui a décidé d’y installer ses bureaux.
Grands volumes, façade historique… la Gloucester House a tous les atouts d’un espace de travail convivial et distingué. Oui, sauf que quelques mètres plus bas, Jeff Highfield a découvert un tout autre décor. Après trois mois de rénovations, le chef d’entreprise est tombé nez à nez sur une ville souterraine cachée dans la cave de sa nouvelle acquisition.
Au sous-sol de la Gloucester House, une multitude de petites pièces cachées reliées au reste de la ville par des tunnels ont subsisté au temps. Mais qui pouvait bien habiter ici ?
Les domestiques ? Les elfes ?
Des petites pièces étriquées, des cavités pour abriter des bougies et même ce qui ressemble à des enclos pour animaux, le tout relié au reste de la ville par des tunnels : l’endroit qu’a découvert Jeff Highfield au sous-sol de sa maison n’est franchement pas très chaleureux.
Et les hypothèses sur l’utilisation de ces habitations souterraines n’ont rien de très réjouissant. Des malades contagieux ? Des prisonniers torturés ? Des adeptes d’une secte obscure ? Dobby et toute sa famille ?
En parlant avec des historiens locaux, Jeff Highfield a tenté de comprendre à quoi pouvaient bien servir les pièces et les tunnels qu’il a découverts. Mashable aussi a mené sa petite enquête.
- Les habitations des domestiques
La Gloucester House n’a pas toujours abrité des bureaux. Au début du XIXe siècle, la maison que l’on surnommait "Paradise Row" était occupée par des habitants aisés, ayant besoin d’une tripotée de domestiques pour s’occuper d’eux. Pour Jeff Highfield, c’est peut-être eux qui occupaient les maisons souterraines, comme il l’a expliqué à Gazette Live.
- Des entrepôts pour le marché de bétail
Deuxième hypothèse avancée par son nouveau propriétaire : "Paradise Row" était situé en face d’un ancien marché de bétail. Les marchands auraient très bien pu utiliser le quartier souterrain en annexe pour abriter leurs bêtes, ce qui expliquerait les formes d’enclos trouvées.
- Des tunnels de trafic
Pour Jeff Highfield, la question des tunnels – depuis le temps rebouchés – est plus problématique : pourquoi relier ces habitations au reste de la ville ? Selon l’ancien maire qu’il a interrogé, les corridors pourraient donner sur une station de police voisine, l’église d’à côté, l’ancien château ou encore mener directement à l’ancien port de la ville. Si c’est le cas, les habitants de la maison auraient pu utiliser les tunnels pour acheminer directement de la marchandise au port de la ville. “La maison est vraiment proche de la rivière alors les tunnels auraient pu être utilisés pour du trafic quand Stockton était un port", a expliqué le nouveau propriétaire.
- Des salles de réunions secrètes pour les méthodistes
Sur Google Street View, il suffit de poursuivre un peu plus loin dans la rue pour tomber sur la petite église de Paradise Row, enfin ce qu’il en reste. Édifiée en 1866, c'était une des premières chapelles méthodistes de la ville. Elle pouvait accueillir près de 620 fidèles et a définitivement fermé ses portes en 1947, avant d’être transformée en magasin de peinture puis laissée à l’abandon.
Fondé au milieu du XVIIIe siècle, le méthodisme est un mouvement religieux particulièrement populaire dans l’Angleterre du XIXe siècle. Populaire, mais rejeté par l’Église qui n’apprécie pas la relation personnelle de ses croyants avec Dieu. Et si donc, les souterrains de la maison de Gloucester et leurs petites cavités pour bougies servaient de lieu de rassemblement à ses fidèles ? Et si, pour se rendre à l’église incognito, les habitants de Glouceston avaient relié les lieux par un tunnel ?
Ces hypothèses restent des suppositions mais Jeff Highfield ne compte pas en rester là : "Cela fait partie de l’histoire de Stockton et nous allons le laisser tel quel mais nous aimerions en savoir plus", conclut-il sur le Darlington and Stockton Times.
Avis donc à tous les fantômes de Stockton : alors, que faisait-on à l'abri des regards dans ces petites pièces humides ?
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