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Un imam et son assistant ont été tués samedi près de leur mosquée du Queens, à New York. On ignore les motivations du tueur, actuellement en fuite. La communauté musulmane pointe du doigt le discours haineux de certains politiques.
Un imam et son assistant ont été tués par balles, samedi 13 août, à proximité d'une mosquée de New York, a indiqué la police, qui n'a pas avancé de mobile.
Maulama Akonjee, 55 ans, et son assistant Thara Uddin, 64 ans, ont été abattus, dans le quartier populaire d'Ozone Park, dans le Queens. Touchés à la tête, ils ont été transportés à l'hôpital Jamaica, où le décès de l'imam Akonjee a été constaté et où l'autre homme, Thara Uddin, a succombé à ses blessures.
La police a fait savoir qu'elle ignorait à ce stade les motivations du tireur. "Rien n'indique dans l'enquête préliminaire qu'ils [les victimes] aient été ciblés en raison de leur foi", a déclaré la police à des journalistes.
Un homme soupçonné d'être l'auteur des coups de feu, et actuellement en fuite, s'est approché des deux victimes par derrière. Des témoins ont vu le suspect s'éloigner du lieu avec une arme de poing après les tirs, d'après la police.
Selon des médias américains, les deux hommes ont été tués en sortant de la mosquée Al-Furqan Jame Masjid après la prière, en tenue religieuse. "Quand un responsable religieux est tué en plein jour dans les rues du Queens, nous devons rester une communauté unie et demander justice !" a tweeté le représentant du quartier au sein du conseil municipal de la ville, Eric Ulrich.
"Regardez le résultat de vos discours de haine"
Au sein de la communauté musulmane de New York, on craint que ce meurtre soit un crime de haine islamophobe. Des dizaines de personnes se sont rassemblées samedi soir près de la scène du crime, criant "Nous voulons que justice soit faite". "Quand on garde le silence, on permet à ces crimes de continuer", a déclaré Afaf Nasher, directeur pour la région de New York du Council on American-Islamic Relations (CAIR), la principale association américaine de défense des musulmans.
"Les responsables politiques comme Donald Trump ou Rudolph Giuliani [ancien maire de New York] qui considèrent l’islam et les musulmans comme les ennemis, regardez le résultat de vos discours de haine", s'est insurgé devant la presse Johari Abdul-Malik, imam.
"C'est un crime motivé par la haine, de quelque manière qu'on le considère", a déclaré Kobir Chowdhury, qui dirige la mosquée Masjid Al-Aman à Brooklyn, proche du lieu du double meurtre. C'est de la haine envers l'humanité, c'est de la haine envers les musulmans, ce sont des islamophobes qui causent ce genre de problèmes."
La question de la position des musulmans aux États-Unis et de l'islamophobie suscite de nombreuses polémiques depuis une série d'attentats sur le sol américain dont certains ont été revendiqués par l'organisation État islamique (EI) et depuis la proposition consécutive du candidat républicain à la Maison Blanche, Donald Trump, d'interdire temporairement l'entrée des étrangers musulmans aux États-Unis.
L'imam Maulama Akonjee est décrit comme un homme paisible très apprécié de la communauté musulmane d'Ozone Park, où vit une importante communauté religieuse, principalement originaire du Bangladesh. "Il ne ferait pas de mal à une mouche", a affirmé son neveu, Rahi Majid, âgé de 26 ans, au New York Daily News. "On le voyait marcher dans la rue et répandre la paix".
Avec AFP et Reuters