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Attentats du 13 novembre : la lettre au vitriol des membres du GIGN à leur chef

Dans une lettre anonyme, des membres du GIGN reprochent à leur chef de ne pas avoir engagé ses hommes au Bataclan le 13 novembre 2015. La commission d'enquête parlementaire a, elle, estimé, qu'il n'était "pas nécessaire" de les solliciter.

Des gendarmes du GIGN ont exprimé de graves reproches à leur chef, le colonel Hubert Bonneau, au sujet des attentats du 13 novembre, dans une lettre anonyme révélée par le Canard enchaîné, mercredi 13 juillet.

Adressée au patron de la gendarmerie nationale Denis Favier, cette lettre de trois pages signée "L'esprit de l'inter", du nom des membres de la Force intervention, désigne le colonel Hubert Bonneau comme "peu courageux" et le rend coupable de ne pas avoir engagé ses hommes au Bataclan.

L'assaut contre les jihadistes a été en effet mené par les unités d'élite de la police (le BRI et le Raid). La commission d'enquête parlementaire sur les attentats, qui vient de rendre ses conclusions, a estimé qu'il n'était "pas nécessaire" de solliciter le GIGN.

Une mise à l'écart peu comprise. Au début des attentats, un groupe du GIGN s'était pré-positionné, à la demande des autorités, à la caserne des Célestins, dans le centre de Paris, pour intervenir en cas de nouvelles attaques. "Alors que nous étions 40 opérationnels [...] prêts à mener un assaut, prêts à faire cesser la tuerie", le colonel Bonneau "attendait sagement d'être appelé" et "se cachait derrière une histoire de compétence territoriale", accusent-ils.

"Un mauvais chef"

Il est impossible de savoir combien d'entre eux adhèrent aux propos virulents de ce courrier mais, selon les différents gendarmes du GIGN interrogés par l'AFP sous couvert d'anonymat, elle émane d'une poignée de mécontents.

"Voilà maintenant deux ans que nous subissons le commandement injuste et peu légitime du colonel Bonneau", "un mauvais chef", "qui fait de son mieux pour minimiser la Force intervention", écrivent les initiateurs de la lettre.

Lui reprochant de ne pas être issu comme eux de "l'inter", ou "intervention", cœur de métier du GIGN, ils estiment qu'il "ne comprend rien aux missions d'intervention", "est peu courageux et perd ses moyens dans l'action".

Avec AFP