
L’Euro-2016 de football, ce n’est pas seulement une compétition sportive majeure, c’est aussi un immense défi logistique qui fait appel à toutes les bonnes volontés. Plus de 6 500 volontaires ont été mobilisés. France24.com est allé à leur rencontre.
Malgré les multiples polémiques qui ont frappé le monde du football ces dernières semaines (scandale de la Fifa, affaire de la sextape, etc…), le football reste un formidable vecteur d’enthousiasme populaire. Depuis un an, pas moins de 22 500 personnes ont sollicité l’organisation de l’Euro-2016 pour proposer leurs services dans le contingent de volontaires qui sera chargé, du 10 juin au 10 juillet, d’assurer la logistique de la compétition.
Au final, 6 500 d’entre eux ont été sélectionnés et participeront donc à l’organisation de l’événement. Déployés sur les dix sites qui reçoivent les rencontres du tournoi, ils auront en charge l’ensemble des tâches logistiques ou presque : accueil des supporters dans les stades et les fan-zones, activités marketing, ou encore gestion des accréditations.
France24.com est allé à la rencontre de trois de ces bénévoles, qui souhaitaient plus que tout "participer à l’Euro-2016 de l’intérieur". Voici leurs témoignages.
• Alain Ndogmos, 35 ans, expert en assurances, Levallois-Perret.
"Je suis un passionné de football. En tant qu’ancien footballeur de haut niveau, j’ai toujours rêvé de participer à ces compétitions-là. La Coupe du monde 98 a été un très grand moment pour moi, alors quand j’ai vu l’appel de Christian Karembeu (ambassadeur du Programme volontaires, NDLR), je me suis dit que c’était un moyen pour moi de participer à cette belle fête organisée par mon pays. C’est la première fois que je suis volontaire sur un tel événement : c’est un long processus qui a débuté il y a un an. Après avoir passé le recrutement avec succès, j’ai été mobilisé pour le tirage au sort de la phase finale, en décembre dernier. En fait, pour moi, ça fait déjà six mois que l’événement a commencé.
Ma mission, c’est d’accueillir les personnels accrédités pour l’Euro, vérifier leur idntité et leur fournir le précieux sésame afin qu’ils puissent avoir accès aux différentes zones. C’est très intéressant. On interagit avec des centaines de personnes, des intervenants de tous types, des journalistes aux traiteurs en passant par les danseuses lors des cérémonies. Ma journée-type ? J’arrive le matin, je m’installe derrière mon bureau, et c’est parti ! Je fais des accréditations, des accréditations, puis des accréditations… Il y a beaucoup de boulot, mais il faut être extrêmement vigilant tout en allant assez vite pour éviter les encombrements. J’ai entendu dire qu’il y aurait jusqu’à 20 000 accréditations à distribuer avant le début de la compétition. Autant dire que ça ne va pas être de tout repos.
Même si nous n’avons pas évoqué les attentats de Paris durant les formations, il est certain que cet Euro va se dérouler dans un climat très particulier. Il est important que la compétition se passe au mieux, et nous devrons donc être très vigilants. On doit être absolument certain que la personne en face de nous est bien la bonne."
• Héloïse Benoît, 23 ans, étudiante en psychologie du sport et en préparation mentale des sportifs de haut niveau, Gretz.
"Travailler pour l’organisation de l’Euro-2016, c’est une expérience assez inédite dans une vie. C’est une occasion qui ne se représentera peut être pas deux fois. Dès que j’ai vu l’annonce des candidatures, l’an passé lors de la finale de la Coupe de France 2015 entre le PSG et Auxerre, au Stade de France, j’ai commencé les démarches. Je ne voulais pas vivre l’événement en simple spectatrice, mais je voulais voir comment toute cette machine fonctionne, être vraiment dedans.
Je me suis intéressée au football il y a quelques années, plus précisément lorsque le PSG a débuté sa domination sur le football français. Depuis, je suis presque devenue accro ! Pour autant, je ne suis pas frustrée de ne pas pouvoir voir les matches pour lesquels je serai mobilisée. J’aurai la chance de vivre un autre Euro, différent de celui de millions de gens.
Durant la compétition, je serai mobilisée une à deux fois par semaine. J’ai pu adapter mon planning en fonction de mes disponibilités. Et le mieux dans tout ça, c’est que tout devrait se passer dans une ambiance assez sympathique, avec des collègues aussi 'bon esprit' que moi. Ça va être cool !"
• Corinne Favoccia, 55 ans, fonctionnaire retraitée de la Mairie de Paris.
"Je suis très contente d’être à la retraite car cela me permet de faire des tas de choses que je n’avais pas le temps de faire avant. C’est le cas du bénévolat, notamment. Je suis très active sur ce terrain : je donne des cours de français à la Croix-Rouge depuis septembre, et j’essaie de proposer mes services à différents événements, comme le triathlon de Paris, et bien sûr, l’Euro-2016.
En fait, c’est mon mari qui a vu le premier une annonce dans la presse pour le recrutement des volontaires. Il adore le football. Il y est allé, a été recruté, et quelques temps plus tard, je me suis dit : ‘Pourquoi pas moi ?’. C’est une compétition internationale, et quelque part, ça me donne une certaine fierté de me dire que c’est la France qui l’organise. Sur un plan personnel aussi, c’est une belle aventure : j’adore les échanges, c’est quelque chose qui m’a manqué quand j’ai cessé mon activité et que je retrouve ici.
J’avais vraiment envie de faire partie de cette aventure. Surtout, j’espère par mon engagement apporter du bonheur aux gens. C’est quelque chose qui illustre assez bien le sens de ma nouvelle vie. Et je compte bien continuer mes engagements après l’Euro."