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Après les critiques formulées par Emmanuel Macron au sujet de l'impôt de solidarité sur la fortune, le Premier ministre Manuel Valls a recadré le ministre de l'Économie en assurant que supprimer cette taxe serait "une faute".

Manuel Valls a procédé à une mise au point à destination de son ministre de l’Économie, mercredi 20 avril, sur les ondes de France Info. Le Premier ministre français n’a en effet pas goûté l’idée exprimée par Emmanuel Macron dans la revue Risques, lequel a estimé que l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) n’était pas "optimal".

"Supprimer cet impôt, supprimer l'impôt sur la fortune, qu'on peut toujours améliorer, rendre plus efficace d'un point de vue économique, serait une faute", a réagi Manuel Valls, "au nom même de la justice, et avec ce sentiment qui existe dans notre pays d'une forme d'injustice, notamment entre les plus pauvres et ceux qui en ont le plus".

Le chef du gouvernement a laissé entendre que la prise de position d'Emmanuel Macron était malvenue "au moment où nous créons cette prime d'activité, où nous avons annoncé une prolongation de cette augmentation du RSA, où nous nous attaquons pleinement à ce fléau que représente la pauvreté, où nous ouvrons ce débat sur le revenu universel."

Valls demande de la cohérence et de la loyauté

Le Premier ministre a par ailleurs rappelé à l'ordre le ministre de l'Economie, qui s'affranchit de plus en plus de la tutelle présidentielle et gouvernementale.

"Je demande à chaque ministre, puisqu'il reste encore un an, d'être pleinement attelé à sa fonction, à sa mission. Il y a encore beaucoup à faire pour l'économie française, pour la rendre plus compétitive, pour soutenir nos entreprises en France et à l'étranger", a également déclaré Manuel Valls. "Que chacun soit concentré sur sa tâche dans la cohérence et dans la loyauté."

Selon Le Figaro, qui rapporte des propos du ministre de l'Economie dans la revue Risques, publication de référence du secteur de l'assurance en France, Emmanuel Macron suggère d'en finir avec l'ISF lorsqu'il dit sa "préférence pour le risque face à la rente." Le ministre avait déclaré : "Je pense que la fiscalité sur le capital actuelle n'est pas optimale […]. Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF".

Créé en 1989, l’ISF, qui a succédé à l'IGF (impôt sur les grandes fortunes) instauré par François Mitterrand en 1981 et abrogé par Jacques Chirac durant la cohabitation, a depuis subi de multiples aménagements.

Avec AFP et Reuters