
Les attentats qui se sont produits mardi à Bruxelles ont fait l’objet d’une anticipation et ont probablement été préparés avant l’arrestation de Salah Abdelslam, estime Wassim Nasr, spécialiste des réseaux jihadistes pour France 24.
Les attaques terroristes que les autorités belges redoutaient se sont concrétisées mardi 22 mars dans l’aéroport et le métro bruxellois. "Bruxelles était visée parce que c’était faisable. C’est très opportuniste. Il ne faut pas oublier que plusieurs jihadistes belges se trouvent dans les rangs de l’EI. Ceux qui ont commis les attentats de Paris avaient des Belges et des Français parmi eux", estime Wassim Nasr, spécialiste des réseaux jihadistes pour France 24.
Un peu plus tôt, le journaliste expliquait que ces attentats n’étaient pas une simple réponse à l’arrestation du Français Salah Abdeslam, seul survivant du commando auteur des attentats jihadistes du 13 novembre à Paris : "Ces explosions démontrent un certain niveau de préparation et d’anticipation, ce genre d’attaques simultanées ne se prépare pas en 48 heures." Puis il précise : "L’attentat a certainement été précipité par l’arrestation de Salah Abdeslam."
"Exporter la guerre au cœur de l’Europe"
Selon Wassim Nasr, les jihadistes "veulent démontrer qu’ils vengent toutes les populations qui vivent des situations de guerre, en partant de Kaboul jusqu’aux confins du Sahara. Ce qui est le plus important, c’est qu’ils veulent démontrer qu’ils peuvent exporter la guerre au cœur de l’Europe."
Ces attaques à Bruxelles traduisent, aux yeux du journaliste, une organisation très bien huilée. Les hommes qui ont préparé ces attaques terroristes sont au cœur d’un réseau jihadiste organisé en "cellules distinctes, capables de frapper à différents moments, en gardant une capacité de nuisance même si une cellule est neutralisée". Comme ce fut le cas pour celle dont Salah Abdeslam faisait partie. "L’EI est capable de monter des opérations entièrement réalisées sur le sol européen", ajoute le spécialiste.
"Guerre totale"
Il précise : "Pour les jihadistes, c’est une guerre totale, ils essaient de frapper là où ils peuvent et de nuire aux puissances occidentales qui leur font la guerre. Il y a une volonté de terroriser les populations occidentales, de peser sur les opinions publiques qui vont elles-mêmes peser sur les politiques, mais aussi une volonté d’exporter une guerre au-delà des territoires habituels qui sont la Syrie, l’Irak, la Libye, le Yémen…"
Quant à la réaction que la communauté européenne doit adopter pour riposter, la journaliste Wassim Nasr rappelle qu'à son sens, "frapper en Syrie ou en Irak n’est pas la réponse adéquate pour mettre fin au terrorisme en Europe."