A la Une de la presse française, ce matin, la mobilisation, aujourd’hui, à Paris et dans toute la France, contre la réforme du Code du travail prévue par la loi El Khomri.

L’Opinion évoque une mobilisation lancée par une partie de la gauche, qui en aurait fait «un instrument de positionnement pour la présidentielle de 2017». Reprenant un slogan traditionnel des manifs françaises, le journal lance au président: «Hollande, t’es foutu, la gauche est dans la rue!». François Hollande, que le dessinateur Kak représente en éléphant socialiste, tremblant de peur à l’idée de voir sortir de son trou une petite souris, le premier syndicat étudiant, l’Unef. Pourquoi le président craindrait-il autant l’organisation étudiante? Parce qu’outre la participation de plusieurs syndicats et partis, dont une fraction du PS, ce qui va être scruté de près aujourd’hui, c’est la mobilisation des jeunes, dont 68 % se disent opposés au projet du gouvernement, selon un sondage de l’Humanité, qui parle d’«une mobilisation en phase avec l’opinion»: 7 Français sur 10 seraient opposés au projet de loi El Khomri. Plus d’un million d’entre eux ont déjà signé la pétition appelant à son retrait - c’est ce que devrait rappeler l’un des slogans des manifestations d’aujourd’hui, selon l’Obs, qui a recensé ceux que l’on devrait voir et entendre au cours de la journée, dont ce: «Nous sommes 1 million». Plus d’un million de Français qui soupçonnent Manuel Valls de chercher à ne faire qu’une bouchée du code du Travail, comme le montre le dessin de Willem pour Libération.

La jeunesse va-t-elle réussir à faire plier l’exécutif? Telle est la question. Libération rappelle que François Hollande avait promis, justement, d’être «le président de (cette) jeunesse» -  des jeunes sur lesquels planerait «l’ombre du CPE», le contrat première embauche, élaboré par la droite en 2006, et qui avait donné lieu à un conflit majeur entre le gouvernement, les étudiants et les lycéens. D’après les Echos, si «les organisations lycéennes et étudiantes rêvent de rééditer, dix ans après, le succès de la mobilisation contre le contrat première embauche, en n’hésitant pas à faire le parallèle entre le CPE et la réforme actuelle, ce parallèle (serait) erroné »: «en cherchant à mettre dans la rue les (jeunes), en caricaturant le projet de réforme, (les syndicats lycéens et étudiants) font le jeu des salariés «protégés», au détriment des jeunes qui galèrent pour accéder à un emploi stable. Un comble ». Le Figaro , lui, s’inquiète de voir les manifestants parvenir à faire reculer le gouvernement, et soupçonne l’exécutif de finir par se résoudre à de «multiples concessions, pour apaiser les syndicats, les organisations étudiantes et une partie du PS».

A la Une également, la réaction de l’archevêque de Lyon, le cardinal Barbarin, accusé d’avoir protégé un curé pédophile. Dans le Parisien, le prélat affirme qu’il n’est pas question pour lui démissionner, et qu’il faut «laisser la justice faire son travail». Les victimes, dont certaines parlent de «silence criminel», affirment l’avoir alerté dès 2007, alors que le prêtre mis en cause n’a été sanctionné puis relevé de ses fonctions qu’en 2015. «Comment des autorités ecclésiastiques ont-elles pu maintenir ce curé dans une paroisse, au contact d’enfants?», s’interroge l’historien des religions Odon Vallet.  

Je ne vous laisse pas filer là-dessus. Tout autre chose, pour terminer: les poissons ont-ils des états d’âme? Peut-être, à en croire Sonia Rey Planellas, lue sur Slate. Ce docteur en science animale assure que les poissons «sont des animaux complexes, pas dénués de sensations, et peut-être même dotés de conscience»…

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