"Robin Gunningham" serait le véritable nom de Banksy, un des artistes contemporains les plus mystérieux. L’information, qui avait déjà été avancée par le Daily Mail en 2008, a été confirmée par des scientifiques de l’université de Queen Mary à Londres ces derniers jours. Ils prétendent avoir découvert la véritable identité du street artist grâce à une méthode de profilage utilisée par la police.

Banksy mis à nu, vraiment ? Notre premier réflexe a été d’aller voir si un certain "Robin Gunningham" ne traînait pas sur Facebook. Sans surprise, une dizaine de faux profils ont déjà été créés sous ce nom. Le petit jeu aurait pu s’arrêter là. Mais une page a retenu notre attention. Photos de bombes de peintures, stickers et graffs par dizaines... un profil est expressément bien fourni et surtout, existe depuis 2009.

Mais qui est donc ce Robin Gunningham ?

Malheureusement, probablement pas le vrai Banksy. Mais l’admiration que Dominic Wade (l’homme qui se cache derrière ce profil) porte à son idole est sans limite. À tel point que les deux hommes ne pourraient faire qu’un.

Anglais, la quarantaine, graffeur et vidéaste, Dominic Wade est l’auteur du documentaire "docoBANKSY". "Est-ce que je me projette dans lui ? Bien sûr !", explique- t-il à MashableFR. "Je ne le connais probablement pas personnellement mais j’espère que Banksy est un type bien. J’adorerais pouvoir aller prendre une bière avec lui et parler de tout et de rien."

Tout commence en 2006 quand Dominic Wade reçoit un colis de Banksy. À l’intérieur, un des billets Di-Faced Tenner – des faux billets de banque à l'effigie de la princesse Diana fabriqués par Banksy et popularisés dans le documentaire "Faites le mur !" qu'il a réalisé (voir ci-dessus) – signé de la main de l’artiste, un de ses livres et trois autocollants originaux. "Je les garderai pour toujours", confie Dominic. "Je pense qu’il m’a envoyé ce colis parce que j’étais l’un des premiers à prendre en photo avec mon portable un de ses graffs. Je vous raconte ça, ça fait bientôt 10 ans."

Jouer avec l’ambiguité sur Facebook

En 2009, Dominic Wade crée le profil Facebook docoBANKSY. Mais très vite, le réseau social lui demande de changer de nom car "docoBANKSY" ne serait "pas un vrai patronyme". "J’ai choisi Robin Gunningham car ce nom a très tôt était associé à Banksy", explique-t-il.

Depuis la divulgation de l'enquête des scientifiques londoniens et la révélation du possible nom du graffeur, son nombre de demandes d’ajout en ami a explosé sur Facebook. "Robin Gunningham" a maintenant près de 5 000 amis Facebook, et beaucoup se laissent duper.

"Beaucoup de gens pensent que je suis le vrai Banksy. Et j’aime bien jouer avec eux de temps en temps", confesse Dominic Wade. "Je peux leur faire croire un peu n’importe quoi via Facebook, mais j’essaie d’être honnête au maximum."

Et le mimétisme avec le "vrai" Banksy est poussé très loin. Pour "perpétuer le cadeau" que lui avait fait son idole, Dominic Wade a imprimé plus de 100 000 faux billets de banques pour les distribuer aléatoirement et les coller dans les rues dans lesquelles il passe, comme l'avait fait Banksy.

Tout comme l'artiste, il envoie des colis remplis de ses faux billets à des utilisateurs Facebook choisis au hasard. "Je choisis ceux qui me semblent sympas et pas trop pressants et je leur demande leurs adresses postales", explique-t-il à Mashable. "Je n’avais rien demandé quand Banksy m’a envoyé un paquet !"

Quand il a découvert le travail de Banksy, Dominic travaillait dans la publicité, un monde qu’il considère intimement lié à l’artiste : "Même s'il est très critique de la publicité, la manière dont il promeut son travail n’en est pas si éloignée." Et de fait, Banksy n’en est pas à son premier coup de pub. Il aurait même peut-être été capable de créer un (vrai) faux profil Facebook et de se faire passer pour un fan pour brouiller les pistes.

Robin Gunningham, Banksy, Dominic Wade… au fond, peu importe : tout le monde peut être Banksy. 

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