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Loi travail : les concertations autour de la réforme controversée ont débuté

Les négociations autour du projet controversé de réforme du Code du travail ont démarré à Matignon et se poursuivront jusqu'à mercredi. "Des choses peuvent bouger", a fait savoir Manuel Valls, qui rendra ses conclusions le 14 mars.

Extension du licenciement économique et plafonnement des indemnités prud'homales : ces deux mesures emblématiques du projet contesté de Loi travail sont au cœur des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux qui ont débuté lundi 7 mars.

À l'issue d'un premier round de consultations, le Premier ministre a rappelé à ses interlocuteurs que "des choses pouvaient bouger" mais syndicalistes et petits patrons sont restés dans l'expectative, les réponses précises étant renvoyées à une "restitution" le 14 mars.

"Des ouvertures"

Le numéro un de la CFDT Laurent Berger, dont le soutien à la réforme est crucial pour l'exécutif, a insisté sur le retrait du plafonnement des indemnités prud'homales (15 mois de salaire maximum pour 20 ans d'ancienneté), "condition sine qua non". La présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert, qui sera reçue mardi, a rappelé sur France Info que la centrale des cadres ne voulait "pas de barème du tout" car c'est un "non-sens".

En revanche, le retrait du texte réclamé par tous les syndicats ne semble pas à l'ordre du jour, a assuré Philippe Louis (CFTC) après sa rencontre avec Manuel Valls, tout en notant toutefois des "ouvertures". Par exemple, le projet initial de la loi El Khomri accorde la primauté à l'accord d'entreprise sur la branche pour le temps de travail, ce que les syndicats rejettent. Or, "j'ai senti qu'on pouvait réguler au niveau de la branche certaines négociations qui n'auraient pas abouti au niveau de l'entreprise", a salué Philippe Louis.

Manuel Valls avait affirmé, dimanche, qu'il était prêt à des "améliorations" sur la question de l'extension du licenciement économique et celle des indemnités prud'homales. Mais le Premier ministre, qui a fait de la Loi travail le symbole de sa volonté réformiste, refuse d'évoquer un retrait de l'une ou l'autre des mesures.

Appels à manifester

Quant à FO et la CGT, elles n'ont elles pas changé de ligne. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a réclamé "le retrait" du projet. La CFDT a pour sa part maintenu son appel à des "rassemblements" le 12, avec l'Unsa, la CFTC et la CFE-CGC - qui avertit qu'elle manifestera aussi le 31 mars si "rien ne bouge".

Côté patronat, la CGPME a redit ses réticences sur le Compte personnel d'activité, dont la création est applaudie par les syndicats. Les concertations se poursuivront mardi avec la CFE-CGC (cadres) et le Medef, et mercredi avec l'UPA et l'Unsa, avant la plénière du 14 mars.

Les syndicats sont d'autant plus remontés qu'ils savent que l'opinion publique est, pour l'instant, de leur côté.  D'après un sondage publié par Le Parisien dimanche 6 mars, 70 % des Français sont opposés à cette réforme.

Convaincre son parti

La contestation est forte aussi dans les rangs du Parti socialiste, et le Premier ministre devra convaincre les députés de son propre parti, réunis mardi soir pour un séminaire spécial. Auparavant, Myriam El Khomri aura lundi soir la lourde tâche d'aller défendre son texte devant le bureau national du parti.

De son côté, Martine Aubry a fait savoir qu'elle voulait "beaucoup" de modifications mais ne demandait pas le retrait du texte. 

Avec AFP et Reuters