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Au cinquième jour des recherches, toujours aucune trace de l'A330

Les forces aériennes et la Marine brésiliennes n'ont pas encore retrouvé de débris du vol AF 447. Pour renforcer le dispositif et tenter de localiser les boîtes noires, la France dépêche un sous-marin nucléaire d'attaque équipé de sonars.

AFP - La flottille internationale d'avions et de navires a poursuivi en plein Atlantique sa chasse aux débris de l'Airbus d'Air France, mais a fait choux blanc vendredi, alimentant le mystère sur la disparition de l'appareil qui a bien connu des problèmes techniques.

Au cinquième jour de l'opération, les forces aériennes et la Marine brésiliennes n'ont retrouvé aucun reste du vol AF 447, en raison notamment du mauvais temps qui a rendu difficiles les recherches aériennes menées dans une zone à quelque 1.000 km de la côte nord-est du Brésil.

Pour renforcer le dispositif, la France a annoncé l'envoi d'un sous-marin nucléaire d'attaque, l'Emeraude, qui devra grâce à ses sonars tenter de localiser les boîtes noires, une priorité pour comprendre les raisons de la disparition toujours mystérieuse de l'appareil qui s'est abîmé entre Rio et Paris.

"Nous n'avons rien récupéré", a admis un porte-parole militaire, le général Ramon Cardoso, lors d'un point de presse à Recife, sur la côte nord-est du Brésil.

Mais il a ajouté que "les recherches ne vont pas s'arrêter" et que celles-ci allaient continuer "jusqu'à une date à laquelle il sera humainement impossible de trouver quelque chose".

De nombreux objets repérés au cours des derniers jours sur une frange de cinq km, comme un fauteuil d'avion, des fils électriques et le revêtement intérieur de l'avion "ne sont plus visibles", selon lui, notamment en raison des courants qui les ont dispersés.

"Les débris sont petits et la zone est grande. Ces débris qui flottaient ont pu couler", a-t-il expliqué.

Samedi un avion radar R-99 - celui qui a repéré les premiers débris - partira de l'archipel de Fernando de Noronha à 03H00 locales (06H00 GMT) pour passer au peigne fin la zone et transmettre les données recueillies aux avions de la FAB qui décolleront vers 06H00 locales (09H00 GMT), a-t-il indiqué.

Le porte-parole a reconnu que, aujourd'hui, la possibilité de retrouver des survivants était "infime".

Pour avoir un aperçu des opérations, des familles de victimes ont fait une visite de quelques heures à Recife. Ce groupe d'une dizaine de Brésiliens s'est entretenu avec "un pilote qui a participé aux recherches visuelles des débris", selon le général Cardoso.

Les incertitudes et les doutes ont été relancés après que le Brésil a admis jeudi soir que les débris récupérés quelques heures plus tôt ne provenaient pas de l'Airbus, comme l'armée l'avait annoncé.

Le ministre français de la Défense Hervé Morin a réitéré que la piste terroriste n'était pas exclue.

Mais l'hypothèse d'un problème technique majeur de l'Airbus A330 a été renforcée avec la divulgation de premiers éléments de l'enquête française. Celle-ci a mis en lumière des problèmes dans la mesure des vitesses de l'avion, et poussé le constructeur Airbus à envoyer une recommandation à tous ses clients sur les procédures à suivre en cas d'incohérence des vitesses mesurées.

L'A330 possédait différents calculateurs afin de mesurer la vitesse et "il s'avère qu'il y avait une incohérence entre ces vitesses", a expliqué une porte-parole du BEA, chargé de l'enquête technique française sur la catastrophe.

L'avion avait transmis une série de messages automatiques de maintenance, faisant notamment état de différentes pannes de systèmes.

L'enquête a aussi permis de confirmer "la présence à proximité de la route prévue de l’avion au-dessus de l’Atlantique" de phénomènes orageux caractéristiques des régions équatoriales.

La justice française a ouvert vendredi une information judiciaire contre X pour "homicides involontaires" sur la disparition de l'Airbus d'Air France, a annoncé le parquet.