Le monde de la gastronomie, qui a découvert, lundi, le nouveau palmarès du guide Michelin, se trouve endeuillé par le décès du chef étoilé franco-suisse Benoît Violier, la veille. L'homme aurait mis fin à ses jours, selon la police.
Le monde de la gastronomie est en deuil : le chef trois étoiles franco-suisse Benoît Violier a été retrouvé mort, dimanche 31 janvier, alors que le guide Michelin, bible mondiale de la gastronomie, a révèlé, lundi, son palmarès 2016 pour la France. Le chef du Restaurant de l'Hôtel de Ville à Crissier (Suisse), qui était âgé de 44 ans, s’est probablement suicidé à l'arme à feu, selon la police.
La nouvelle de sa mort a suscité un flot de condoléances et d'hommages sur Twitter de la part de ses pairs : de Pierre Gagnaire à Gérald Passedat, en passant par Jean-François Piège et Marc Veyrat, qui s'est dit "anéanti". "Grand chef, grand homme, gigantesque talent. Toutes nos pensées vont vers la famille et les proches de Benoît Violier", a écrit le "pape" de la gastronomie française, Paul Bocuse.
Anne-Sophie Pic, seule femme triplement étoilée, s'est également dite "terriblement attristée par la disparition brutale de Benoît Violier". "Je n'ai pas de mots", a-t-elle tweeté.
"Nous sommes bouleversés par la disparition de Benoît Violier, chef à l'immense talent", a aussi réagi le guide Michelin sur son compte officiel.
Spécialiste du gibier
Le chef franco-suisse, très reconnu, avait vu, en décembre, son restaurant, une institution du paysage gastronomique, auréolé de la première place de "La Liste", classement de 1 000 "restaurants d'exception" dans le monde réalisé sous l'impulsion du Quai d'Orsay pour répondre au classement britannique controversé des "50 Best".
À la mi-novembre, l'édition suisse du guide Michelin 2016 avait confirmé les trois étoiles de cet établissement près de Lausanne, dont Benoît Violier avait pris les rênes avec sa femme Brigitte en 2012.
Ce passionné de chasse était un spécialiste de la préparation du gibier et composait une cuisine de saison faisant une large place au bio. Passé chez Joël Robuchon à Paris, ce meilleur ouvrier de France avait succédé à la tête du Restaurant de l'Hôtel de Ville de Crissier, ouvert il y a 60 ans, aux chefs suisses Frédy Girardet puis Philippe Rochat, mort en juillet dernier après un malaise à vélo.
Un palmarès redouté
Ce drame rappelle des heures sombres au monde de la gastronomie, durablement marqué par le suicide d'un autre chef triplement étoilé, Bernard Loiseau, en février 2003, à l'âge de 52 ans. C'est dans ce contexte particulièrement alourdi que le guide Michelin a annoncé lundi les nouveaux étoilés de son édition 2016. Alain Ducasse, au Plaza Athénée, et le restaurant Le Cinq, sous la houlette du chef Christian Le Squer à l'hôtel George V, sont les nouveaux trois étoiles.
Le classement du Michelin est aussi attendu que redouté, car ses étoiles sont synonymes de retombées économiques et médiatiques pour les restaurants, et sa sortie s'accompagne régulièrement de controverses.
Avec AFP