
Plusieurs assaillants abattus lors des attentats de Jakarta ont été identifiés, vendredi, par les enquêteurs qui soupçonnent un groupuscule lié à l'organisation de l'État islamique. Trois hommes ont également été arrêtés.
Au lendemain des pires attentats en Indonésie depuis près de sept ans, quatre assaillants impliqués dans les attentats suicides et attaques armées perpétrés dans le centre de Jakarta ont été identifiés. Une perquisition dans la maison de l'un de ces hommes a permis d'établir des liens avec l'organisation État islamique (EI) avec la découverte, notamment, d'un drapeau du groupe jihadiste, a indiqué un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan.
Plusieurs raids ont été menés vendredi à travers l'Indonésie, à Java, Kalimantan, Sulawesi et dans la ville de Depok, dans la banlieue sud de Jakarta. Trois arrestations ont eu lieu à Depok à l'aube, mais les trois hommes ne sont plus suspectés d'être liés aux attaques, a déclaré Charliyan. Quatre autres arrestations ont eu lieu dans l'après-midi.
La police soupçonne l'extrémiste islamiste indonésien Bahrun Naim d'avoir participé à la planification des attaques. Leur mode opératoire est semblable à celui des attentats de Paris, commis le 13 novembre, dont Naim avait souligné l'efficacité sur son blog.
Bahrun Naim, qui se trouverait en Syrie, est selon la police un membre fondateur de Katibah Nusantara, un groupuscule de combattants d'Asie du Sud-Est en Syrie, où l'EI contrôle de vastes territoires. Ce groupuscule, qui comprendrait aussi des ressortissants malaisiens et d'autres pays de la région partis faire le jihad, a menacé depuis plus d'un an que des attaques auraient lieu chez eux, selon des experts.
Plus de 1 000 partisans de l'EI en Indonésie
Le bilan du nombre de blessés est quant à lui passé de 20 à 24 personnes, parmi lesquelles trois étrangers.
"La police nationale est à son plus haut niveau d'alerte, en particulier dans les zones considérées comme des cibles pour des actes terroristes, tels des postes de police, des bâtiments publics, des ambassades, avec le soutien de l'armée", a déclaré Anton Charliyan.
Ce dernier n'a pas précisé le rôle de l'armée, mais des journalistes de l'AFP ont vu passer un convoi de plusieurs véhicules militaires remplis de soldats lourdement armés dans le centre de Jakarta, ainsi que des policiers équipés de gilets pare-balles patrouillant dans les rues.
Un véhicule de police et six agents étaient notamment postés devant le bâtiment abritant l'ambassade de France, non loin du centre commercial Sarinah, proche du café Starbucks, tous deux visés jeudi par les assaillants en milieu de matinée dans une artère très fréquentée de ce quartier d'affaires.
Le gouvernement de Jakarta estime qu'il y a plus de 1 000 partisans de l'EI aujourd'hui en Indonésie. À l'image des jihadistes européens, entre 100 et 300 d'entre eux auraient séjourné en Syrie.
Avec AFP et Reuters