logo

L'Autorité nationale des élections de Centrafrique a confirmé vendredi le report au 30 décembre des élections présidentielle et législatives prévues dimanche. Une date qui doit être validée par la Cour constitutionnelle.

Le premier tour des élections présidentielle et législatives en Centrafrique initialement prévu dimanche est reporté de trois jours au mercredi 30 décembre, a confirmé vendredi 25 décembre l'Autorité nationale des élections (ANE), après une déclaration du chef d'État centrafricain Mahamat Kamoun jeudi.

La validation d’une nouvelle date reste toutefois suspendue à une dérogation de la Cour constitutionnelle. L'éventuel second tour de la présidentielle et celui des législatives - pour lesquelles quelque 1 800 candidats sont en lice - sont prévus le 16 janvier.

Retard de livraison des urnes

Justifiant le report du vote, le Premier ministre centrafricain, Mahamat Kamoun avait déclaré jeudi que les urnes avaient été reçues tardivement. Mettant ce retard sur le compte de "problèmes d'avion et de fret". Il avait assuré que le matériel électoral se trouvait désormais à Bangui. "Il faut le faire avec du matériel sophistiqué pour éviter la fraude. Le report est nécessaire si on veut avoir des bons résultats", avait-il déclaré, expliquant que certains assesseurs devaient encore être formés à utiliser ce matériel.

Commentant ce changement de dernière minute, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric s’est voulu optimiste. "Je ne dirais pas qu'il s'agit d'un revers" pour le processus de transition, a-t-il estimé. "Étant donné la situation de sécurité très délicate dans le pays, il est important que ces élections se tiennent dans les meilleures conditions possibles", a-t-il souligné. Et de rappeler que l’ONU (Minusca) continuera à aider à distribuer les bulletins de vote et à soutenir les forces de sécurité centrafricaines.

it
Les élections reportées de trois jours en Centrafrique

Un défi logistique et sécuritaire

Sur le plan logistique l'organisation des élections est un défi, vu l'état des moyens de communication, particulièrement des routes et de la téléphonie. La présence de groupes armés issus de l'ex-Séléka ou des milices majoritairement chrétiennes et animistes anti-balaka, qui tendent des embuscades le long des axes routiers, compliquent les modalités de tenue du scrutin.

Quelque10 000 casques bleus de la force Minusca sont mobilisés pour assurer la sécurité du vote et aider à l'acheminement du matériel électoral (urnes, bulletins) tandis que les forces de sécurité nationales restent embryonnaires. "La Minusca, en partenariat avec les forces de sécurité intérieure centrafricaines et [la force française] Sangaris, veilleront à ce que chaque Centrafricain puisse voter en toute sécurité", a indiqué mercredi la force onusienne, précisant que des mesures avaient également été prises pour "protéger les candidats" en campagne.

Malgré les obstacles, dans ce pays de 4,8 millions d'habitants parmi les plus pauvres au monde, les électeurs se sont massivement inscrits sur les listes électorales, témoignage d'une forte volonté d'en finir avec la loi des armes.

Avec AFP et Reuters