Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 22 décembre, les inquiétudes sur l’absence de majorité après les législatives en Espagne, le bras de fer entre l’Union africaine et le Burundi, et la suspension pour huit ans de Blatter et Platini des instances du foot.
On commence cette revue de presse internationale en Espagne, où aucun parti, de droite comme de gauche, n’a obtenu la majorité absolue aux législatives, dimanche.
Aucun parti ne pourra gouverner seul, c’est une donc période instable, de négociations, à l’issue incertaine, qui s’est ouverte hier. Une situation qui inquiète El Mundo, qui évoque «le péril de l’ingouvernabilité», et demande à l’ensemble des mouvements politiques de tout faire pour parvenir à un accord de gouvernement qui permette à l’Espagne de connaître la stabilité. Pour le journal de centre-droit, la meilleure coalition possible serait un gouvernement rassemblant la droite, avec le Parti populaire (PP), la gauche, avec le PSOE, et les nouveaux centristes de Ciudadanos, une sorte d’union sacrée qui serait la seule façon d’éviter la tenue de nouvelles élections, perçues comme un facteur qui aggraverait l’instabilité et alarmerait les marchés.
Pour El Pais, personne, ni le PP, ni le PSOE, ni Podemos ni Ciudadanos ne sont en position de se montrer trop exigeants ou de tracer des «lignes rouges», comme le journal accuse Pablo Iglesias, le patron de Podemos, d’avoir commencé à le faire. «Ce que ces élections ont fait apparaître, c’est une demande claire de changement et un désir de stabilité»: «aux responsables politiques de rechercher des solutions constructives, loin de toute guerre de position stérile».
En Afrique, l ’Union africaine a approuvé, en fin de semaine dernière, le déploiement de troupes pour le maintien de la paix au Burundi. «L’Afrique ne permettra pas un autre génocide sur son sol», ont promis les membres de son Conseil de paix et de sécurité, d’après Le Figaro, qui explique que cette décision, une première pour l’Union Africaine, souligne à la fois la gravité de la situation au Burundi et l’isolement du gouvernement de Pierre Nkurunziza depuis sa réélection en juillet. Malgré les condamnations internationales, le régime s’entête, constate L’Opinion, qui évoque un «bras de fer» et les tentatives probables de Nkurunziza pour chercher à gagner du temps et «desserrer l’étau» dans les semaines qui viennent. D’après le journal, qui cite un expert, le «coup de grâce» pourrait toutefois venir de l’intérieur : «on n’est pas à l’abri d’un coup d’Etat car beaucoup de responsables de l’armée ne voudront pas engager les combats contre une force africaine, si elle est effectivement déployée».
u la Une également, la décision du comité d’éthique de la Fifa de suspendre pour huit ans Sepp Blatter et Michel Platini des instances du foot mondial et européen. «La Fifa bannit les chefs du foot», titre The Wall Street Journal, qui montre son ancien président cerné par les caméras. Les deux dirigeants qu’ont retrouve dans le dessin de Brian Adcock, du Independent, transformés en ballons de foot, expulsés du terrain.
Mais Michel Platini ne l’entend pas de cette oreille, rappelle L’Equipe. L’ex-capitaine des Bleus se dit décidé à «défendre son honneur», prêt à utiliser les recours qui restent à sa disposition pour briguer la présidence de la Fifa. Pas sûr qu’il s’agisse là de son «dernier match», donc. Est-ce vraiment la question?, s’interroge néanmoins Le Soir, qui évoque un «séisme» pour l’institution dirigée depuis près de vingt ans par Sepp Blatter, «la fin d’une ère». «Certes, écrit le journal, dans cette histoire, on a le sentiment que Platini s’est fait avoir «comme un bleu» par le parrain du football mondial, qui entendait bien faire tomber son meilleur ennemi en même temps que lui», «mais l’essentiel, dans le fond, n’est pas dans le destin personnel de ces deux figures marquantes», «l’essentiel, c’est qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du sport», «cette dichotomie incroyable entre, d’un côté, une puissance financière, économique et politique énorme et, de l’autre, des institutions souvent opaques, parfois moyenâgeuses, généralement tournées vers elles-mêmes».