
Très attendue, la fusion entre les deux géants de l'industrie pharmaceutique Pfizer et Allergan a été confirmée, lundi, pour un montant de 150 milliards d'euros. Une opération qui a pour but de réduire considérablement la note fiscale.
Sans précédent. Le géant pharmaceutique américain Pfizer et son concurrent Allergan ont annoncé leur accord pour sceller une fusion historique dans le secteur pharmaceutique d'une valeur de 160 milliards de dollars (150 milliards d'euros), lundi 23 novembre, après près de deux semaines de rumeurs à son sujet.
Un mariage de raison... fiscale, essentiellement. Les deux groupes se sont arrangés pour que l'opération ait l'apparence juridique d'un rachat par Allergan de Pfizer, alors que ce dernier est de loin la plus importante des deux entités. Ce montage permet à la nouvelle structure d'installer son siège social en Irlande (où Allergan est installé). Le taux de l'impôt sur les sociétés a été fixé par Dublin à 15 %, alors qu'il est de 25 % au minimum aux États-Unis. Cette opération devrait donc permettre au nouvel ensemble d'économiser environ 1,4 milliard d'euros, d'après les projections de la banque Barclays.
Impôt et Botox
Un mariage qui devrait représenter d'énormes pertes de rentrées fiscales pour les Américains. Le Trésor a déjà mis en place plusieurs règles pour rendre ces changements d'adresse fiscales plus difficiles, ce "qui a ralenti le rythme de ces manœuvres, très en vogue fin 2014", rappelle Reuters. La décision de faire en sorte que, sur le papier, Allergan avale Pfizer permet justement d'échapper aux mesures de lutte contre cette forme d'optimisation fiscale.
Pfizer pourra, cependant, arguer que l'impôt ne fait pas, à lui tout seul, le bonheur financier. Il faut aussi des médicaments qui se vendent bien et Allergan détient un produit qui intéresse largement ses concurrents : le traitement ant-rides Botox. Cette star de la chirurgie esthétique rapporte plus de deux milliards de dollars de ventes par an et donc la popularité, contrairement au Viagra de Pfizer, n'a pas pris une ride.
Avec AFP et Reuters