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Le Charles-de-Gaulle entre en action contre l'EI en Irak et en Syrie

Des chasseurs ont décollé, lundi, du porte-avions français Charles-de-Gaulle pour frapper des zones contrôlées par l’organisation de l’État islamique. Des cibles ont été détruites en Irak et en Syrie.

Le Charles-de-Gaulle, qui a appareillé mercredi dernier de Toulon, est entré en action contre l’organisation de l’État islamique (EI), lundi 23 novembre. Des chasseurs-bombardiers Rafale ont décollé dans la matinée depuis le porte-avions français positionné en Méditerranée orientale et ont frappé l'EI en Irak puis en Syrie.

Ciblant le groupe jihadiste dans son fief de Raqqa, dans le nord de la Syrie, les chasseurs ont frappé "plusieurs infrastructures dont un centre de commandement, une zone de stockage de véhicules et des ateliers de maintenance", a annoncé le ministère français de la Défense. "Les cibles visées ont été détruites", a-t-il ajouté, précisant que le raid était constitué de quatre Rafale du porte-avions et de deux Mirage 2000 français partis de Jordanie.

À la mi-journée, quatre Rafale du Charles-de-Gaulle avaient déjà apporté un soutien aérien à des forces irakiennes opposées à l'EI dans les secteurs de Ramadi (ouest) et Mossoul (nord), deuxième ville d'Irak. À Ramadi, les frappes ont "mis hors de combat un groupe de terroristes", a précisé l'état-major dans un communiqué. À Mossoul, "une position d'artillerie de Daech qui était en train de tirer sur les troupes irakiennes a été détruite".

#Chammal - Premières frappes du Groupe aéronaval contre Daech en Irak. Deux objectifs détruits. pic.twitter.com/QmfZmZMuxV

— État-Major Armées (@EtatMajorFR) 23 Novembre 2015

Des Rafale armés de bombes ont été catapultés du pont d'envol du Charles-de-Gaulle, a en effet constaté une journaliste de l'AFP. Au signal du chef de piste, ils sont passés en 2,5 secondes de 0 à 250 km/h, propulsés par un mégapiston, avant de prendre leur envol sur 75 mètres, là où il leur en faudrait plus de 1 600 à terre.

Cette mission intervient dix jours après les attentats du 13 novembre qui ont ensanglanté les rues de Paris, faisant 130 morts, revendiqués par le groupe jihadiste.

"Nous allons intensifier nos frappes, nous allons choisir des cibles qui feront le plus de dégâts possibles à cette armée terroriste", a déclaré dans la matinée le président français François Hollande.

La France triple sa capacité de frappes contre l’EI

Les 26 chasseurs embarqués sur le navire à propulsion nucléaire triplent la capacité de frappes française dans la région, en s'ajoutant aux 12 appareils stationnés aux Émirats arabes unis et en Jordanie (respectivement six Rafale et six Mirage 2000).

Selon une source militaire française, les chasseurs du Charles-de-Gaulle - Rafale et Super Étendard - devraient rester hors de portée des défenses antiaériennes syriennes en passant par la Turquie au Nord ou par la Jordanie au Sud.

Côté aérien, la coordination pour éviter tout incident avec les Russes, présents militairement dans le nord-ouest de la Syrie, passe par le quartier général de la coalition conduite par les États-Unis au Qatar.

Côté maritime, les états-majors français et russe ont commencé en fin de semaine dernière à échanger des informations, le Charles-de-Gaulle intervenant dans une zone où la flotte russe est très présente, au large de la Syrie.

Avec AFP