La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a jugé irrecevable, mardi, la plainte de Dieudonné qui contestait sa condamnation à 10 000 euros d'amende par la justice française pour une mise en scène jugée antisémite.
La condamnation en France du polémiste Dieudonné à 10 000 euros d'amende pour une mise en scène jugée antisémite, en décembre 2008 au Zénith de Paris, était entièrement justifiée, a estimé, mardi 10 novembre, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
La juridiction du Conseil de l'Europe a déclaré irrecevable la plainte de Dieudonné M'Bala M'Bala, en estimant qu'il tentait de "détourner" le droit à la liberté d'expression en l'invoquant "à des fins contraires au texte et à l'esprit de la Convention [européenne des droits de l'Homme] qui, si elles étaient admises, contribueraient à la destruction des droits et libertés garantis par la Convention."
La condamnation contestée concernait une mise en scène et des propos tenus lors d'un spectacle au cours duquel Dieudonné avait fait monter sur scène l'historien négationniste Robert Faurisson, auquel un individu déguisé en déporté juif avait remis le "prix de l'insolence et de l'infréquentabilité".
L'expression d'une idéologie qui va à l'encontre des valeurs de la Convention
"Dans cette valorisation du négationnisme, par le biais de la place centrale donnée à l'intervention de Robert Faurisson et dans la mise en position avilissante des victimes juives des déportations face à celui qui nie leur extermination, la Cour voit une démonstration de haine et d'antisémitisme, ainsi que la remise en cause de l'holocauste", a affirmé la Cour de Strasbourg.
Les juges ont estimé qu'il s'agissait "de l'expression d'une idéologie qui va à l'encontre des valeurs de la Convention, à savoir la justice et la paix".
Humoriste ayant peu à peu évolué vers un statut de provocateur, Dieudonné à été condamné à sept reprises pour injure ou provocation antisémite. Il a notamment été condamné à deux mois de prison avec sursis le 18 mars 2015 pour apologie d'actes de terrorisme en raison d'un message posté sur Internet après les attentats jihadistes qui ont fait 17 morts début janvier en France.
Il y avait écrit qu'il se sentait "Charlie Coulibaly", détournant le slogan "Je suis Charlie" en référence à l'un des trois auteurs des attaques, Amédy Coulibaly, qui a tué une policière et quatre juifs.
Avec Reuters