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Vidéo : de nombreux Burundais fuient la capitale avant la fin de l'ultimatum imposé aux rebelles

Au Burundi, la population, prise de peur, fuit les quartiers rebelles de Bujumbura après l'ultimatum lancé par le président Pierre Nkurunziza, qui a demandé aux insurgés de se rendre avant le 7 novembre.

La situation au Burundi alarme la communauté internationale. Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit lundi pour examiner la situation. Washington dit craindre pour sa part une flamblée de violences et l’International Crisis group a évoqué vendredi 6 novembre un risque de guerre civile. Depuis la réélection du président Pierre Nkurunziza presque chaque jour des cadavres sont retrouvés à Bujumbura, la capitale.

Le chef de l'État a donné jusqu'à samedi aux contestaires pour rendre leurs armes, faute de quoi ils seront traités comme des ennemis du pays. Un ultimatum qui attise les tensions. Nombre de Burundais ont choisi de fuir, notamment les quartiers réputés contestataires de la capitale.

Beaucoup craignent des descentes de police dans ces quartiers après l'expiration de l’ultimatum. "Aujourd'hui, c'est chaud à cause de l'ultimatum lancé par le président. On se dit que bientôt, la situation va être très grave. Et on préfère se mettre à l'abri en attendant que le ciel s'effondre sur la ville. Nous, nous n'avons pas d'armes", raconte un jeune Burundais, chargé d’affaires, qui fuit le quartier de Cibitoke.

"On ne sait pas pourquoi ils fuient"

De son côté, la police ne comprend pas ces réactions. "On ne sait pas d'abord pourquoi ils fuient. L'appel qu'on leur lance est plutôt de collaborer avec les forces de l'ordre et l'administration pour qu'ils puissent dénoncer ces malfaiteurs afin que les forces de l'ordre puissent les mettre hors d'état de nuire", explique Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police.

L'annonce fin avril de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences. L'opposition, la société civile et une partie du camp présidentiel jugent ce nouveau mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).

Les autorités ont maté à la mi-mai une tentative de putsch et étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura. Mais les violences se sont intensifiées, avec notamment des assassinats ciblés de figures des deux camps, des attaques contre la police, des exécutions sommaires et des accrochages entre groupes armés et forces de sécurité dans plusieurs régions, notamment dans les zones frontalières du Rwanda.