La présidence française a annoncé le déploiement du porte-avions "Charles-de-Gaulle" dans le cadre de son action contre l'organisation État islamique en Syrie et en Irak. Un détachement qui doublera le potentiel militaire français dans la région.
L’armée française s'apprête à déployer le porte-avions "Charles-de-Gaulle" dans le cadre de ses opérations en Syrie et en Irak contre l’organisation de l'État islamique (EI), a annoncé l’Élysée, jeudi 5 novembre, à l'issue d'un conseil restreint de défense.
"Le déploiement du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions ‘Charles-de-Gaulle’ a été décidé pour participer aux opérations contre Daech [l’acronyme arabe de l’EI] et ses groupes affiliés", a annoncé la présidence de la République dans un communiqué. Il permettra de doubler le potentiel militaire français dans la région, en s'ajoutant aux six Rafale présents dans les Émirats arabes unis et aux six Mirage basés en Jordanie.
Le "Charles-de-Gaulle", un navire à propulsion nucléaire qui est le seul porte-avions français, est à quai, à Toulon, pour des opérations d'entretien depuis le printemps. Il avait été déployé pendant deux mois, du 23 février à la mi-avril, dans les opérations de la coalition internationale contre l'EI en Irak. En huit semaines dans le Golfe, la vingtaine d'appareils embarqués sur le porte-avions avaient "réalisé quotidiennement 10 à 15 sorties de combat", selon l'état-major français.
"Légitime défense"
La France participe depuis septembre 2014 à la coalition anti-EI en Irak et a commencé à lancer, un an plus tard, des frappes sur la Syrie, au nom de la "légitime défense" contre la menace terroriste qui pèse sur le pays.
Les chasseurs-bombardiers français ont mené depuis le 19 septembre 2014, dans le cadre de l'opération Chammal d'appui à l'armée régulière irakienne, 1 285 missions aériennes, qui ont donné lieu à 271 frappes et permis, d'après l'état-major français, la destruction de 459 objectifs. Pour l'instant, seules deux frappes aériennes ont été effectuées contre des positions de l'EI en Syrie.
Outre l'envoi du "Charles-de-Gaulle", Paris a réaffirmé jeudi son soutien au processus de discussions enclenchées à Vienne fin octobre pour tenter de dessiner les contours d'une transition politique en Syrie, tout en excluant à nouveau le maintien au pouvoir du président Bachar al-Assad.
Avec AFP