Les Tanzaniens se sont rendus aux urnes dimanche pour élire leur président, leurs députés et leurs conseillers municipaux lors d'un scrutin très indécis qui pourrait mettre fin au règne du parti au pouvoir depuis l'indépendance.
De longues files d'électeurs se sont formées plusieurs heures avant l'aube, dimanche 25 octobre, dans la capitale économique de la Tanzanie, Dar es Salaam, où les bureaux de vote ont ouvert comme prévu à 7 heures (4 heures, GMT).
Les Tanzaniens se sont rendus aux urnes dimanche pour élire leur président, leurs députés et leurs conseillers municipaux lors d'un scrutin très indécis qui pourrait mettre fin au règne du parti au pouvoir depuis l'indépendance dans le pays le plus peuplé d'Afrique de l'Est.
Les bureaux de vote ont fermé 16 heures (13 heures, GMT), mais les résultats devraient ne être connus que d'ici trois ou quatre jours.
Quelque 23 millions de Tanzaniens, sur 52 millions d'habitants, se sont donc déplacés pour désigner le successeur de l'actuel chef de l'État Jakaya Kikwete, qui ne se représente pas, conformément à la Constitution, après avoir achevé son second mandat.
La course à la présidence se joue entre John Magufuli, 55 ans, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, considéré comme le favori parmi les huit candidats, et l'ex-Premier ministre Edward Lowassa, 62 ans, un vétéran du CCM désormais à la tête de la coalition d'opposition Ukawa.
Crainte de violences post-électorales
L'élection s'est déroulée dans le calme, selon la police. Mais certains observateurs craignent que ce scrutin, annoncé particulièrement serré, ne débouche sur des violences post-électorales. Car la prééminence du CCM, affaibli par des dissensions internes et des scandales de corruption, n'a jamais été autant menacée.
John Magufuli, l'actuel ministre des Travaux publics - surnommé le "Bulldozer" -, est loin d'avoir gagné d'avance, les quatre principaux partis d'opposition s'étant ralliés autour de la candidature de Edward Lowassa, Premier ministre de 2005 à 2008 forcé à la démission pour son implication dans un scandale de corruption.
Celui-ci a fait défection du CCM cet été pour rejoindre la formation d'opposition Chadema (Parti pour la démocratie et le développement) et espère offrir au pays sa première alternance depuis son indépendance en 1961.
"Chassons le CCM du pouvoir, ce régime qui a été un échec pour le pays pendant ses 54 années à la tête de la Tanzanie", a-t-il plusieurs fois lancé durant sa campagne.
Une élection "excitante"
Le président Jakaya Kikwete a quant à lui ordonné à la police de renforcer la sécurité pour garantir que le vote se déroule dans le calme.
L'actuel président s'en est pris directement à Edward Lowassa samedi lors du dernier meeting du CCM. Il l'a accusé d'être "corrompu et cupide" et de s'être approprié des terres illégalement quand il était ministre en charge de l'Aménagement du territoire.
"Cette élection sera la plus difficile, mais aussi la plus excitante de l'histoire du pays", analyse Pius Msekwa, ancien vice-président du CCM et vice-recteur de l'Université de Dar es Salaam.
Magufuli et Lowassa ont également lancé des appels répétés en faveur de la préservation de la paix et de l'unité nationale, et dénoncé le tribalisme, la violence religieuse et la corruption.
Zanzibar élit son propre président
Ces élections générales - les cinquièmes depuis l'instauration du multipartisme en 1992 - permettront aussi aux Tanzaniens de désigner leurs députés et conseillers locaux. L'archipel semi-autonome de Zanzibar élira son propre président et ses députés.
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Si la campagne s'est déroulée dans le calme à Zanzibar, les habitants ont stocké de l'eau et de la nourriture en prévision de possibles troubles. Sur l'archipel, le président Ali Mohamed Shein, du CCM, et le vice-président Seif Sharif Hamad, du Front civique uni (CUF), qui se partagent le pouvoir au sein d'un gouvernement de coalition, sont les favoris de l'élection présidentielle locale.
Les résultats de l'élection présidentielle à Zanzibar devraient être annoncés dès lundi, selon la commission électorale de l'archipel.
Avec AFP