La Corée du Nord a tiré, jeudi, sur une unité militaire de Corée du Sud à la frontière entre les deux pays. L'armée sud-coréenne a répliqué par des tirs de dizaines d'obus. Les tensions sont de nouveau exacerbées entre les deux frères ennemis.
La propagande bruyante de Séoul vers son voisin du Nord a fini par user les nerfs de son frère ennemi. La Corée du Nord a lancé des tirs d’artillerie en direction d'un haut-parleur, situé de l'autre côté de la frontière, dans l'ouest de la péninsule. L'armée sud-coréenne a répliqué en tirant une dizaine d'obus, jeudi 20 août.
Les tirs nord-coréens, effectués vers 16 heures locales (7 heures GMT), n'ont semble-t-il pas fait de dégâts, selon l'agence sud-coréenne Yonhap. Le haut-parleur s'en est également sorti indemne.En réponse, les militaires sud-coréens ont "lancé une contre-attaque avec des dizaines d'obus de 155 mm", a déclaré un porte-parole de l'armée de Corée du Sud à l'AFP.
Ultimatum de 48 heures
Ces incidents interviennent après l'explosion début août d'une mine anti-personnel dans la DMZ (zone démilitarisée intercoréenne), à la frontière entre les deux pays. Deux soldats sud-coréens avaient alors été blessés et Séoul a accusé Pyongyang d'avoir posé cette mine, ce que le Nord a démenti. Selon le correspondant de RFI, la Corée du Sud aurait repris en représailles ses "opérations de guerre psychologique" en braquant d'énormes haut-parleurs en direction du Nord, une première depuis 2004. Les haut-parleurs diffusent des émissions de propagande pour "démoraliser les soldats nord-coréens", qui contiennent "des bulletins d'informations internationales ainsi que des descriptions de l'opulence de la Corée du Sud et des crimes du régime de Kim Jong-un", écrit RFI.
Après l’échange de tirs jeudi, Pyongyang a adressé à Séoul un ultimatum, enjoignant son voisin à démonter d’ici samedi 17 heures (8 heures GMT) ces hauts-parleurs, sous peine de nouvelles actions militaires. Côté sud-coréen, le niveau d’alerte le plus élevé a été décrété dans l’armée, selon un porte-parole. Des habitants de villages proches de la frontière, dans le comté de Yeoncheon où est tombée la roquette, ont été évacués.
Le regain de tension intercoréenne a correspondu avec la fête nationale dans les deux Corées, le 15 août, qui marquait cette année le 70e anniversaire de la capitulation du Japon et la fin de la période coloniale. Il est aussi amplifié par le lancement cette semaine des exercices militaires communs annuels entre la Corée du Sud et les États-Unis, que Pyongyang perçoit comme une provocation.
Avec Reuters et AFP