Dix mois après le procès d'Oscar Pistorius, le parquet sud-africain a décidé, lundi, de faire appel de sa condamnation pour "homicide involontaire". L'accusation estime qu'il aurait dû être condamné pour meurtre.
Alors qu’Oscar Pistorius, condamné à cinq ans de prison pour avoir tué sa petite amie en 2013, est en détention depuis 10 mois, le parquet sud-africain a fait appel lundi 17 août de sa condamnation pour "homicide involontaire". L'accusation estime que la juge aurait dû le condamner pour "meurtre".
"Aujourd'hui, les documents ont été déposés à la Cour suprême d'appel", a indiqué à l'AFP le porte-parole du parquet Luvuyo Mfaku.
Oscar Pistorius avait abattu, durant la nuit de la Saint-Valentin 2013, sa petite amie, la mannequin Reeva Steenkamp, en tirant quatre balles de gros calibre sur la porte de la salle de bains où elle se trouvait. L'athlète paralympique clame depuis le début l'avoir tuée par accident, la prenant pour un cambrioleur.
À l’issue de son procès, le champion avait écopé d’une peine de cinq ans de prison pour "homicide involontaire". Il devrait toutefois sortir dès ce vendredi, après seulement 10 mois de détention, bénéficiant d’une remise en liberté surveillée.
Un procès en appel
S’il avait été reconnu coupable de meurtre, il aurait risqué une peine plus lourde d’au moins 15 ans de prison. La Cour suprême d'appel va donc de nouveau examiner cette affaire en novembre. Le procès ne sera pas révisé sur le fond, mais uniquement sur des bases juridiques. Le verdict ne pourra être modifié que si les juges suprêmes estiment que la juge Thokozile Masipa a fait une erreur d'interprétation du droit.
La décision qu’elle avait rendue le 21 octobre 2014 avait suscité beaucoup de critiques. Les parents de la victime avaient notamment déploré le fait que le sportif puisse sortir aussi vite de prison. "Je ne pense pas que ce soit assez pour quelqu'un qui a causé la mort d'une autre personne", avait déclaré la mère de Reeva Steenkamp, dans le "Sunday Times".
Double amputé des pieds à la naissance, Pistorius est surnommé "Blade Runner" car il court sur des lames de carbone. Aidé par un physique avantageux, il était devenu une icône du sport mondial avant le drame, prenant le départ aux Jeux olympiques de Londres 2012 avec les valides malgré son handicap.
Avec AFP