Pour la deuxième journée consécutive, des incidents se sont produits mardi à Kos, entre policiers et migrants. Cette île grecque connaît un afflux massif de migrants auquel elle ne parvient pas à faire face.
Des policiers ont frappé, mardi 11 août, à coups de matraque des migrants pour contenir une bousculade sur l'île grecque de Kos, débordée par l'afflux d'arrivants. Des incidents qui font craindre à Giorgos Kiritsis, maire de la ville, une aggravation de la situation.
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Des centaines de personnes, majoritairement des Afghans et des Syriens venus par la Turquie toute proche, ont été transférées, mardi, vers un stade de football local, après avoir campé le long des routes et des plages depuis des semaines.
Une source policière à Athènes a indiqué à l'AFP que des "tensions" s'étaient produites lorsque les migrants avaient voulu entrer dans le poste de police pour effectuer leur procédure d'enregistrement administratif, alors que les policiers souhaitaient que les démarches soient faites dans le stade.
Outre deux policiers ayant recours aux matraques, un photographe de l'AFP a vu deux autres agents vider sur l'attroupement le contenu d'extincteurs alors que les migrants essayaient de se faufiler par la porte du stade. Plusieurs femmes et des enfants étaient dans la foule.
La Grèce dépassée
C'est le deuxième cas de violences signalé en deux jours sur cette petite île proche de la Turquie, dont les autorités sont submergées par l'afflux de migrants et de réfugiés.
Lundi, un policier de l'île a été suspendu après avoir été filmé giflant un migrant qui s'approchait plus près que toléré du poste de police local, alors qu'il cherchait à obtenir des documents lui permettant d'aller à Athènes.
Dans la journée, le maire de Kos, Giorgos Kiritsis, cité par l'agence de presse grecque Ana, a tiré le signal d'alarme, affirmant que sur cette île très touristique, qui compte environ 30 000 habitants, "le sang risque de couler et la situation risque de dégénérer".
Selon lui, quelque 7 000 migrants se trouvent à Kos en attente de rejoindre Athènes, où leur accueil est également problématique, avant de continuer vers le reste de l'Europe.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait estimé la semaine dernière que la situation "dépassait" les possibilités de son pays, en appelant à l'aide l'Union européenne.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 124 000 migrants sont arrivés en Grèce depuis le début de l'année. Le HCR a déploré récemment le manque d'organisation des autorités grecques pour faire face à cet afflux.
Avec AFP