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Marine Le Pen a annoncé mardi matin dans une interview télévisée qu'elle serait tête de liste du Front national aux élections régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, mettant ainsi fin au suspense.

Le suspense prend fin : Marine Le Pen se lance dans la bataille des régionales. La présidente du Front national a annoncé mardi 30 juin dans une interview diffusée par iTELE qu'elle sera bien tête de liste dans la future région Nord-Pas-de-Calais/Picardie.

Elle a reconnu "avoir hésité", car "il y avait deux campagnes qui se percutaient, celle des régionales et celle de la présidentielle": "Les arguments développés par ceux qui ne souhaitaient pas ma candidature étaient l'obligation en quelque sorte que j'avais de me concentrer exclusivement sur l'élection présidentielle, sur le fait d'une dimension nationale." Mais, a-t-elle ajouté, "je crois qu'il n'y a plus de temps à perdre. La situation se dégrade tellement vite que, où que l'on puisse apporter du mieux, que l'on puisse agir, il faut le faire tout de suite."

Des sondages favorables

Depuis longtemps pressentie, l'éventualité de sa candidature aura largement divisé son camp, certains de ses proches y voyant une chance pour l'élection suprême, d'autres un risque.

Marine Le Pen, 46 ans, qui a convié la presse mardi dans un hôtel d'Arras, part toutefois avec des sondages très favorables pour ce scrutin qui aura lieu en décembre. Elle est donnée nettement en tête au second tour avec 37 % des voix contre 32 % à Xavier Bertrand (Les Républicains) et 31 % à Pierre de Saintignon (union de la gauche), selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI, publié lundi.

Dans tous les cas de figure, Mme Le Pen est donnée en tête du premier tour dans cette région traditionnellement dominée par la gauche, mais où la difficile reconversion des bassins industriels et miniers en crise ainsi que les affaires ont nuit au PS.

En outre, les résultats des sondages à ce jour font écho aux derniers scrutins, dans les territoires nordistes et picards où le FN a fait quelques-uns de ses plus beaux résultats. Même s'il n'a pas enlevé ce département, le FN y est arrivé largement en tête lors des élections départementales avec pas moins de 41,48 % des suffrages, loin, très loin devant le PS (23,09%).

C'est d'ailleurs aussi dans ce territoire que la formation de Mme Le Pen a conquis sa seule commune dès le premier tour des dernières élections municipales : Steeve Briois s'était imposé à Hénin-Beaumont en obtenant directement un peu plus de 50 % des suffrages.

Un adversaire de taille

Elle aura en tout cas fort à faire, face à un poids lourd de la droite, Xavier Bertrand (Les Républicains), déterminé à en découdre avec la patronne du FN qu'il a déjà désignée comme sa principale adversaire.

Avant même d'être (peut-être) candidate, Mme Le Pen a d'ores et déjà tancé celui qui se désigne comme le "challenger", M. Bertrand. "Avec ses propos désagréables, il me rappelle étrangement l'entrée en campagne de Jean-Luc Mélenchon aux législatives 2012. Leurs pensées sont tellement petites alors que les miennes sont bien plus grandes", a déclaré Mme Le Pen.

Dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen avait livré une bataille épique aux législatives de 2012 face à celui qui était alors leader du Front de Gauche, et était arrivée largement en tête du premier tour (42,26%).

Peut-être Pierre de Saintignon, premier vice-président de région Nord/Pas-de-Calais et premier adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille, entré très tôt en campagne pour le PS afin de combler son déficit de notoriété dans cette grande région, espère-t-il faire comme le candidat PS d'alors. Marine Le Pen avait perdu d'un cheveu (49,89 %) au second tour, son duel face au candidat socialiste Philippe Kemel.

Avec AFP