Les basketteuses françaises affrontent la Serbie, dimanche soir, en finale du championnat d'Europe. Une victoire serait synonyme de qualification olympique et de troisième médaille d'or à l'EuroBasket après celles de 2001 et 2009.
Deux ans après son échec face à l'Espagne à Orchies (Nord), la France est déterminée à ne pas laisser une nouvelle fois échapper l'or en finale de l’EuroBasket féminin face à la Serbie, dimanche 28 juin (19h, heure française, (GMT+1)) à Budapest.
Les Bleues ont "un peu exorcisé" les démons de 2013, pour reprendre les mots d'Isabelle Yacoubou, en infligeant leur première défaite du tournoi aux tenantes du titre espagnoles, vendredi soir, en demi-finale (63-58).
Mais, pour que le passé ne revienne pas insidieusement les hanter, encore faudra-t-il cette fois-ci qu'elles aillent jusqu'au bout, et ramènent à la France le troisième titre européen de son histoire, après ceux de 2001 et 2009.
Ce serait le deuxième titre personnel pour quatre joueuses emblématiques des "Braqueuses" – Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endy Miyem et Isabelle Yacoubou – un surnom né un soir de juin 2009 en Lettonie.
Dumerc, la capitaine, veut croire que l'exemple de 2013 leur servira. "On était à la maison, et peut-être qu'on avait abordé cette finale en pensant que le plus dur était fait. Sauf que pas du tout", se rappelle "Caps".
"Cette année, on est beaucoup plus focalisée sur ce qui se passe sur le terrain"
"Cette année, c'est différent", estime-t-elle. "On connaît les qualités de cœur, d'investissement des Serbes. Et il n'y a pas le même engouement autour de nous qu'en 2013. Donc, on est beaucoup plus focalisée sur ce qui se passe sur le terrain."
Une victoire dimanche ferait de la France, avec un troisième titre, la nation la plus titrée au plan continental avec la Russie (2003, 2007 et 2011), et devant l'Espagne (1993 et 2013), depuis l'éclatement du bloc soviétique (l'URSS totalisait 21 titres entre 1950 et 1991).
La Serbie, dont le meilleur résultat dans un Championnat d'Europe était une 4e place en 2013, n'aura pas grand-chose à perdre dans ce match qui distribuera un ticket direct pour les JO-2016 à Rio.
Elle essaiera de devenir le premier pays issu de l'ex-Yougoslavie à décrocher l'or européen chez les femmes. La Yougoslavie n'a jamais été sacrée championne d'Europe, mais a été quatre fois finaliste (1968, 1978, 1987 et 1991), s'inclinant à chaque fois contre l'URSS.
Les deux équipes ont connu un parcours tortueux dans cet EuroBasket. La France n'a subi qu'une défaite, au deuxième tour contre la Turquie (56-66). Mais elle n'a survolé aucune rencontre et n'a commencé à exploiter pleinement son potentiel qu'en quarts contre la Russie (77-74).
Confrontation féminine également sur le banc
La Serbie a fini seulement quatrième de son groupe au deuxième tour, après avoir perdu deux de ses trois matches. Mais elle s'est reprise magnifiquement en quarts contre la Turquie (75-63), médaillée de bronze en 2013, et a enchaîné en demie face au Bélarus (74-72).
Cette finale aura la particularité d'opposer les deux seuls entraîneurs féminins de cet Euro. Valérie Garnier avait succédé en 2013 à Pierre Vincent à la tête de l'équipe de France. Et Marina Maljkovic dirige la sélection serbe depuis 2012.
Celle-ci connaît fort bien la France, son autre pays de cœur. Elle y a vécu quand son père Bozidar entraînait le CSP Limoges (1992-1995), qu'il a emmené au titre de champion d'Europe en 1993. Et elle est depuis deux ans la coach de Lyon.
Elle professe un jeu libre et audacieux, bien à son image de femme extravertie, qui convient aux grands talents individuels que sont Ana Dabovic, Sonja Petrovic ou Jelena Milovanovic.
La Serbie, qui devrait être soutenue par une salle remplie de ses supporters, sait aussi faire déjouer ses adversaires en les harcelant très haut sur le terrain. Mais elles manquent de taille et de muscles à l'intérieur, ce dont pourraient profiter Sandrine Gruda (18 points, 8,6 rebonds de moyenne) et ses coéquipières.
Avec AFP