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Prison et coups de fouet confirmés pour le blogueur saoudien Raif Badawi

Emprisonné depuis plus d'un an pour "insulte à l'islam", le blogueur Raif Badawi a vu sa peine de 10 ans de prison et de 1 000 coups de fouet confirmée par la Cour suprême d'Arabie saoudite. Une décision "irrévocable".

La Cour suprême d'Arabie saoudite a confirmé la peine de 10 ans de prison et de 1 000 coups de fouet prononcée contre le blogueur saoudien emprisonné Raif Badawi pour "insulte à l'islam", a indiqué son épouse Ensaf Haidar, dimanche 7 juin. Une décision qui est, selon elle, "irrévocable".

Interrogée au téléphone par l'AFP depuis le Canada où elle s'est installée, la femme du blogueur s'est dit "choquée" par le jugement que la Cour suprême a rendu "trois mois après avoir été saisie de l'affaire".

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"J'espérais qu'à l'approche du ramadan [le mois de jeûne musulman, qui commence vers le 17 juin] et avec le nouveau roi en Arabie saoudite, les prisonniers d'opinion dans le royaume, dont Raif, soient graciés", a-t-elle ajouté.

Les séances de flagellation pourraient reprendre rapidement

Emprisonné depuis 2012, le blogueur de 31 ans, animateur du site internet Liberal Saudi Network et lauréat 2014 du prix Reporters sans frontières (RSF), a été condamné à 1 000 coups de fouets, à raison de 50 coups hebdomadaires, répartis sur 20 semaines, pour "insulte à l’islam".

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Il a subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les séances suivantes ont été repoussées, d'abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés. Ensaf Haidar a indiqué craindre que les séances de flagellation reprennent rapidement, peut-être "à partir de la semaine prochaine".

La situation de Raif Badawi a soulevé l'indignation à travers le monde, l'ONU dénonçant une sentence "cruelle et inhumaine". Depuis le 9 janvier, jour de la première session de coups de fouet, et l’émotion suscitée par le châtiment, la mobilisation citoyenne a pris de l’ampleur pour venir en aide à ce jeune père de trois enfants. Plusieurs pétitions lancées par diverses ONG demandant la libération du blogueur circulent sur internet.

Avec AFP