Il y a quatre mois, en réaction à l'attentat contre l’hebdomadaire "Charlie Hebdo", la place de la République à Paris était noire de monde. Des milliers de personnes s’étaient réunies le 11 janvier dernier pour défendre la liberté d'expression après l'attaque terroriste qui avait couté la vie à 12 personnes.

Dimanche 3 mai, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, ce message a de nouveau été répété au même endroit. Reporters sans frontières (RSF) a organisé un concert gratuit et invité plusieurs figures emblématiques de la défense des libertés.

"J'ai toujours su que la liberté, c'est quelque chose de très fragile. Les gens qui vivent dans un pays libre l'oublient souvent et prennent ça pour acquis. L'attaque contre 'Charlie Hebdo' doit nous rappeler que nous devons rester forts pour défendre notre liberté", a notamment expliqué à France 24 Wuer Kaixi, l'un des leaders du mouvement de Tiananmen à Pékin en 1989.

"Aucune liberté tout court"

Plus de 10 000 personnes ont assisté à l'évènement place de la République, à Paris, lors duquel RSF fêtait également ses 30 ans. L'ONG est aujourd'hui présente sur les cinq continents, où elle traque les abus et les violences envers les journalistes et organisent leur défense.

Un rôle fondamental, comme l'a rappelé son secrétaire général Christophe Deloire : "Sans liberté de la presse, pas d'enquête sur la corruption. Sans liberté de la presse, pas de lutte pour l'environnement. Sans liberté de la presse, sans journalistes indépendants, libres, aucun combat ne peut être entendu, aucun combat ne peut être mené, aucune liberté tout court."

Chaque année, l'ONG publie un bilan des exactions commises contre les journalistes. Le dernier, publié en décembre dernier, faisait état de 66 professionnels tués dans l'exercice de leurs fonctions en 2014.