Le public du plus grand festival de cinéma africain verra donc bel et bien le film "Timbuktu". Après deux jours de polémique et la menace de déprogrammation de cette chronique de la vie au Mali sous la coupe des jihadistes, le ministre de la Culture burkinabè Jean-Claude Dioma a annoncé, vendredi 27 février, que le film franco-mauritanien multi-césarisé d'Abderrahmane Sissako restait dans la sélection officielle du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

"Le gouvernement du Burkina Faso a décidé de la diffusion de "Timbuktu", a déclaré le ministre burkinabè de la Culture, lors d'une conférence de presse. "Mais pour accompagner cela, des mesures sécuritaires renforcées vont être prises", a-t-il poursuivi, faisant état de "risques" que les autorités avaient d'abord dû évaluer avant de trancher sur la projection du film.

Jean-Claude Dioma a demandé à la population et aux quelque 12 000 festivaliers attendus, dont 5 000 étrangers, de rester "sereins", rappelant sa "confiance" envers les forces de l'ordre burkinabè, "à même de pouvoir assurer leur sécurité". Aucune menace particulière n'a été détectée contre le Burkina Faso ou contre les intérêts étrangers dans le pays du fait de la projection du film, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

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Pourtant, des rumeurs faisaient état ces derniers jours de la déprogrammation pour des questions de sécurité du film d'Abderrahmane Sissako, César en 2015 du meilleur film et du meilleur réalisateur lors de la cérémonie.

Le président burkinabè Michel Kafando s'était prononcé jeudi en faveur de la projection.

Le Fespaco, l'un des plus importants festivals de cinéma africain, doit se tenir durant une semaine, du samedi 28 février au samedi 7 mars.

Avec AFP