
Sans surprise, les parlementaires français ont rejeté la motion de censure contre le gouvernement déposée par l'UMP et l'UDI. Un rejet signifiant l'adoption de la loi Macron, passée en force grâce à l'article 49-3 de la Constitution.
Ce n'est pas vraiment une surprise. L'Assemblée nationale a rejeté, jeudi 19 février, la motion de censure UMP-UDI contre le gouvernement, adoptant du même coup en première lecture le projet de loi Macron, selon la procédure prévue par l'article 49-3 de la Constitution.
La motion a recueilli 234 voix, largement en dessous des 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement, a annoncé à la tribune le président de l'Assemblée, Claude Bartolone (PS).
Le projet de loi sera examiné par le Sénat dans le courant du mois d'avril.
Mais même adoptée, la loi Macron laisse un goût amer chez les socialistes. Certains vont jusqu’à prôner l’exclusion des frondeurs. "Pour ceux qui, dans la majorité, mènent l'opposition au gouvernement, je dis clairement qu'ils ne peuvent pas rester au groupe socialiste, et même qu'ils ne peuvent pas rester au Parti socialiste", a lancé le député PS Christophe Caresche, soutien de la politique économique du gouvernement.
"On va les étouffer"
Mercredi déjà, un élu socialiste assurait que "le grand marais du groupe (PS à l'Assemblée nationale) n'en peut plus du comportement de certains frondeurs". Mais "on ne va pas faire un schisme, ajoutait-il, on va les étouffer. Le 49-3, c'est déjà un message". Benoît Hamon, dans le viseur de la majorité, a pour sa part pris soin de rappeler que la sensibilité des "frondeurs" s'inscrivait dans la durée. "Cela fait deux ans et demi que nous demandons de changer d'orientation" car la politique économique et budgétaire actuelle "échoue".
Plusieurs au PS veulent cependant éviter l'emballement. Le président de l'Assemblée nationale a estimé qu'il n'était "pas souhaitable" d'exclure du PS ou du groupe socialiste des députés frondeurs.
Le dernier engagement de responsabilité sur un texte remonte à février 2006, lorsque le Premier ministre UMP Dominique de Villepin avait utilisé cette procédure pour faire adopter son projet de loi relatif au contrat premier embauche (CPE).
Avec AFP