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Un an après le séisme, le Sichuan panse encore ses plaies

Le 12 mai 2008, un séisme de magnitude 7,8 frappe le Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine. Un an après, retour sur un tremblement de terre - le plus puissant que le pays ait connu en 30 ans - dans lequel plus de 87 000 personnes ont péri.

Lundi 12 mai 2008, peu avant 14h30. Un séisme de magnitude 7,8 sur l'échelle de Richter frappe l'ouest de la Chine. Quelque 100 000 km2, soit la superficie totale de la Corée du Sud, sont touchés. Le tremblement de terre, dont l'épicentre se trouve dans le district de Wenchuan, une région montagneuse située au nord-ouest de la capitale provinciale, Chengdu, est ressenti jusqu'à Pékin, à plus de 1 500 km de là. Mais c'est le Sichuan, région rurale et pauvre du sud-ouest du pays, qui paie le plus lourd tribut à la secousse.


Fait inédit en Chine, la population est tenue informée heure par heure de l’évolution de la situation. Le Premier ministre, Wen Jiabao, se rend même sur les lieux du drame pour affirmer son soutien aux sinistrés. À trois mois du coup d’envoi des Jeux olympiques de Pékin, le régime souhaite montrer au monde entier qu’il est capable de faire face aux pires situations.



Quelques jours après la catastrophe, un bilan officiel fait état de près de 69 000 morts et de 18 000 disparus. Près de cinq millions de personnes ont été blessées, 145 000 d'entre elles ont été hospitalisées. Des villages entiers ont été rayés de la carte. Quelque cinq millions de Chinois se sont retrouvés sans abri.


Selon la Banque asiatique de développement, les pertes économiques directement liées au séisme s’élèvent à 852,31 milliards de yuans (97 milliards d'euros). À lui seul, le Sichuan a reçu 15,75 milliards de yuans (1,7 milliard d’euros) de dons.



Plus de 3 300 écoles ont dû être entièrement reconstruites et le gouvernement s'est engagé à accueillir tous les élèves dans des bâtiments en dur avant le printemps 2010.

Pékin a investi plus de 360 milliards de yuans (38,7 milliards d’euros) dans des programmes de reconstruction, soit un tiers du total prévu, d’après les autorités qui prévoient d'achever les travaux en septembre 2010. Ironie du sort, certains analystes économiques estiment que l’argent débloqué par le gouvernement central pour rebâtir les maisons, les routes et les usines auraient permis à la région du Sichuan d'atténuer les effets de la crise financière internationale sur la Chine.

Reste que, un an après le séisme, plusieurs familles de victimes ne décolèrent pas. Certains parents de l’école de Juyuan, où 60 élèves ont péri sous les décombres du bâtiment principal, continuent de dénoncer la corruption qui serait, selon eux, à l’origine des malfaçons qui auraient accéléré l’effondrement de l'établissement.