En refusant toute consigne de vote dans le Doubs, Nicolas Sarkozy a tenté, mardi 3 février, une acrobatique synthèse pour éviter "l'explosion" d'une UMP déchirée, en conciliant ceux qui veulent d'abord contrer le FN et ceux qui renvoient dos à dos ce parti et le PS.

"Une victoire du FN au plan national n'est plus hypothétique", a prévenu le président de l'UMP. Dans ce contexte, "nous ne donnons pas de consigne de vote" aux électeurs du Doubs, "mais nous leur demandons de prendre en compte cette dimension", a-t-il dit.

"Il faut affirmer un choix politique" face à la situation dans la 4e circonscription du Doubs, a estimé l'ancien chef de l'État, alors que le candidat UMP a été éliminé au profit des deux autres candidats, une FN et un PS qui s'affronteront au second tour dimanche prochain. D'une part "l'élection d'un député FN ne serait pas une bonne chose", mais d'autre part "nous laissons la liberté de choix des électeurs" du Doubs, a affirmé Nicolas Sarkozy, ajoutant qu'il n'y avait "pas de consigne non plus pour le PS".

"Le risque d'explosion de l'UMP"

"Si nous ramenons tout à un problème de conscience, nous risquons de faire du problème de la législative partielle dans le Doubs, un risque d'explosion de l'UMP. Nous avons gagné 12 partielles sur 13 depuis 2012, et voilà où nous entraîne la législative du Doubs!", a-t-il rappelé.

L'ancien Premier ministre Alain Juppé avait auparavant appelé à "faire barrage" au FN, la candidate d'extrême-droite, Sophie Montel, étant selon lui raciste.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part estimé sur iTélé que ne pas voter pour le candidat PS serait "à la fois une faute morale et une faute politique". "Il ne s'agit pas de construire un front républicain, il s'agit d'un désistement républicain", a-t-il fait valoir.

Avec AFP