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Grimé en Hitler, le leader du mouvement anti-islam Pegida démissionne

Lutz Bachmann, le fondateur du mouvement allemand anti-islam Pegida, a annoncé sa démission mercredi soir après la parution dans la presse d’une photo de lui postée sur Facebook, imitant le leader nazi Adolf Hitler.

Le dirigeant du mouvement anti-islam Pegida ("Européens patriotes contre l'islamisation de la société"), Lutz Bachmann, a annoncé, mercredi 21 janvier au soir, sa démission après la parution dans la presse d'une photo le montrant sous les traits d'Adolf Hitler, affublé d'une petite moustache et d'une mèche plaquée sur le côté.

"Oui, je quitte la direction" du mouvement, a déclaré Lutz Bachmann au quotidien allemand "Bild", une information confirmée à l'AFP par la porte-parole de Pegida, Kathrin Oertel.

La photo avait fait sensation, mercredi, après avoir notamment été publiée par le "Morgenpost", un journal de Dresde, le fief de Pegida situé dans l'est de l'Allemagne, et par le quotidien à grand tirage "Bild", qui a mis le cliché à sa une.

Guten Morgen aus Berlin! Unsere Titelseite heute: #Pegida-Chef posierte als Hitler! http://t.co/MBNoeQNgZd pic.twitter.com/dqS0c098Xk

— BILD (@BILD) January 21, 2015

>> À lire sur France 24 : "Pegida, le mouvement allemand anti-musulmans qui prend de l’ampleur"

Le leader de Pegida, un ancien braqueur de 41 ans, a expliqué avoir fait ce cliché "chez le coiffeur" lors de la parution de la version audio de ouvrage satirique sur Hitler "Il est de retour", de l'Allemand Timur Vermes (2012).

L'une des figures de proue du mouvement, Kathrin Oertel, a elle confirmé l'authenticité de la photo, la qualifiant de "plaisanterie", dans les colonnes de "Bild".

Des remous au sein de Pegida

L'imitation a pourtant rapidement été jugée de mauvais goût, jusque dans les rangs du mouvement anti-islam et hostile aux réfugiés. Cette affaire "doit avoir des conséquences [...] Je ne veux rien avoir à faire avec quelque chose comme ça", a réagi l'un de ses dirigeants, Rene Jahn, évoquant une réunion des instances dirigeantes du mouvement ce mercredi même.

Par ailleurs, les journaux allemands ont évoqué des propos attribués à Lutz Bachmann dans lesquels il affirme "qu'il n'y a pas de véritables réfugiés fuyant des conflits". Dans ces déclarations, qu'il aurait lui-même postées sur Facebook en septembre 2014, il traite également les réfugiés de "salauds" et de "bêtes".

Le parquet de Dresde a dit "examiner" si ces propos étaient constitutifs d'une infraction, notamment celle "d'incitation à la haine raciale", a fait savoir son porte-parole, Wolfgang Klein.

Dimanche soir, sur la première chaîne de télévision publique allemande ARD, Kathrin Oertel avait souligné "avec fermeté" que Pegida n'était pas un mouvement xénophobe, après la diffusion d'images de manifestants des défilés de Pegida exprimant avec violence leur rejet des étrangers.

Avec AFP