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Un avion Air Algérie saisi par la justice belge

Un appareil d'Air Algérie est retenu depuis vendredi à l'aéroport de Bruxelles en raison d'un litige avec l’entreprise néerlandaise K'AIR BV. L'affaire tourne à la crise diplomatique et égratigne davantage l'image de la compagnie publique algérienne.

L'avion d'Air Algérie assurant la liaison Alger-Bruxelles du 12 décembre n’a pas bougé depuis cette date du tarmac de l’aéroport de la capitale belge. Il est bloqué au sol par une décision de la justice belge qui a été amenée à s’immiscer dans un conflit commercial opposant Air Algérie et la société néerlandaise K'AIR BV.

Selon l’agence de presse algérienne officielle APS, le conflit remonte à la vente en juillet 2008 d'appareils réformés entre les deux parties. APS rapporte que le contrat n’a finalement pas été honoré et la compagnie Air Algérie l'ayant résilié fin 2009. "Par la suite, la société néerlandaise a engagé, le 17 mars 2011, une procédure auprès de la Cour internationale d'arbitrage qui a condamné, le 31 mars 2014, Air Algérie", explique APS. Et la compagnie algérienne d’assurer qu’elle a engagé, le 7 mai 2014, un recours en annulation contre cette sentence.

Ce différend juridico-commercial a pris un tour politique au cours des dernières heures. Selon le site d'information algérien TSA, les ambassadeurs d’Algérie en Belgique et aux Pays-Bas ont été rappelés à Alger et sont attendus dimanche 14 décembre au ministère des Affaires étrangères où "ils devront fournir des explications".

Ce même site explique que si l’affaire est traitée en haut lieu, c’est parce qu’elle entache une nouvelle fois l’image de cette compagnie publique. "Ce n’est pas la première fois qu'Air Algérie se retrouve empêtrée dans une affaire de résiliation de contrat avec une compagnie étrangère", explique TSA, en mentionnant une autre procédure d’arbitrage international intentée par le groupe canadien SM. "Ces arbitrages internationaux défavorables à Air Algérie sont les conséquences de sa gestion à la hussarde des contrats. Lorsqu’elle opère avec des entreprises étrangères, Air Algérie découvre le véritable monde des affaires où la rigueur dans la négociation et la gestion des contrats est la règle", ajoute le site.

Un dossier qui suscite déjà des réactions indignées dans le pays, à l’instar de celle du collectif Contre la Cherté du Transport vers l’Algérie. Le quotidien "El Watan" reproduit une partie d’un communiqué dans lequel ce collectif dénonce la "gestion calamiteuse et opaque de la compagnie nationale Air Algérie" qui provoque un sentiment de "honte" et de "vexation" pour tout le peuple algérien. Un texte salué par de nombreux internautes, qui demande aux autorités de faire toute la lumière sur cette affaire.