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Les pourparlers de paix en Colombie suspendus à la libération d’un général

Les Farc ont annoncé la libération prochaine d'un haut gradé de l'armée colombienne capturé le week-end dernier. Cette décision devrait permettre la reprise des négociations de paix avec le gouvernement.

La résolution du plus vieux conflit d’Amérique latine restait suspendue, dimanche 23 novembre, à la libération d’un puissant général de l’armée colombienne et de quatre autres personnes. C’est le président colombien en personne, Juan Manuel Santos, qui a décidé d’interrompre les négociations de paix avec les rebelles marxistes des Forces armées révolutionnaires (Farc) à la suite de l'enlèvement, le 16 novembre, du général Ruben Alzate.

Le haut-gradé avait été capturé en compagnie d’un caporal et d’une conseillère de l’armée dans la province du Choco, sur la côte pacifique. Le gouvernement colombien demande également la libération de deux soldats enlevés le 9 novembre dans la province d'Arauca, près de la frontière avec le Venezuela.

Une semaine jour pour jour après la capture du haut-gradé, la poursuite des opérations militaires laissait planer le doute sur la reprise prochaine des pourparlers de paix. Les rebelles des Farc et le gouvernement colombien sont pourtant rapidement tombés d’accord sur le principe de d’une libération des prisonniers.

Poursuite des opérations militaires anti-Farc

Malgré un accord de principe entre le gouvernement et les Farcs sur la libération de ces cinq prisonniers, la poursuite des opérations militaires laisse planer le doute sur la reprise des pourparlers de paix.

"Tant qu'il y a des opérations (militaires), les choses se compliquent beaucoup", avait averti Jesus Santrich, un des délégués de la rébellion à Cuba, où sont délocalisés les négociations avec le gouvernement de Bogota depuis le 12 novembre 2012.

Le président Juan Manuel Santos a admis, samedi 22 novembre, que la remise en liberté des prisonniers aux mains des Farc connaissait un certain retard, deux jours après avoir annoncé que l'opération était "en marche".

"Je suis en train de donner des instructions pour permettre la libération la semaine prochaine", a indiqué M. Santos, dans un message publié sur Twitter.

Une fois les prisonniers relâchés, le président Santos s'est engagé à reprendre les pourparlers visant à régler un conflit d'un demi-siècle, qui a fait quelque 220 000 morts et 5,3 millions de déplacés, selon des chiffres officiels.

Deux ans de négociations ont permis au gouvernement et à la guérilla de se mettre d’accord sur trois points clefs d’une résolution du conflit : une transformation radicale de la Colombie rurale, la participation des anciens rebelles à la vie politique, et un plan d’action pour lutter contre le trafic de drogue.

Avec AFP