
Philippe Zickgraf, journaliste pour RFI, s’est confié à l’antenne de France 24 sur la décision de la CAF de confier l’organisation de la CAN-2015 à la Guinée équatoriale. Un "bon choix" bien que "par défaut", estime le spécialiste.
France 24 : Vendredi 14 novembre, la CAF (Confederation of African Football) a décidé de confier l’organisation de la CAN-2015 à la Guinée équatoriale. Ce choix constitue-t-il une surprise ?
Philippe Zickgraf : Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque depuis 48 heures, la Guinée équatoriale était la piste la plus chaude pour la CAF. Hier, la piste s’était encore plus confirmée avec la visite de la CAF à Malabo, la capitale, et puis ce matin, la rencontre entre le président de la CAF Issa Hayatou et le chef d’État équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, également à Malabo. Donc cela ne faisait quasiment plus aucun doute puisque ces dernières semaines, la liste des pays potentiels s’était réduite.
Justement, il y avait de nombreux pays en lice, mais beaucoup se sont retirés de la course au fur et à mesure. S’agit-il d’un choix par dépit pour la CAF ?
Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un choix par dépit. C’est un choix mûrement réfléchi. Beaucoup de pays ont dit que 65 jours pour l’organiser c’était un peu court, qu’ils n’avaient pas budgétisé les moyens, et certains voulaient se présenter pour l’édition 2017…
Il y a des contextes géopolitiques et sécuritaires compliqués aussi, notamment pour l’Angola, le Nigeria ou l’Égypte. Et la CAF sait que la Guinée équatoriale a une surface financière et des moyens très importants qui lui permettent d’organiser cette compétition.
Peut-on en déduire qu’il s’agit d’un bon choix ?
On va dire que c’est un choix par défaut. La CAF avait vraiment le dos au mur et il fallait trouver quelqu’un. On avait même évoqué le Qatar, c’est vous dire ! C’est en tout cas un bon choix parce que la Guinée équatoriale dispose de moyens, d’infrastructures et elle a co-organisé la compétition en 2012. À l’époque, elle avait construit deux stades aux normes, puisque le Gabon, deuxième pays chargé de l’organisation, accueillait la moitié des équipes.
Mais depuis 2012, la Guinée équatoriale a continué à construire des stades car elle avait l’intention de se porter seule candidate pour 2017. Elle n’était pas sûre de l’avoir, puisque l’Algérie fait office de favori, et elle a donc sauté sur l’opportunité. C’était le choix qu’il fallait faire.