logo

Carnet de route - Les Mexicains tombent le masque

Depuis quelques jours, la vie reprend son cours à Mexico et les habitants osent enlever leur masque de protection. Le temps du bilan et des critiques est venu: selon eux, le gouvernement fédéral mexicain a mal géré la crise.

La crise sanitaire s'est stabilisée ces jours-ci à Mexico. Beaucoup sont ceux qui ne portent plus le masque sanitaire. Soulagés, les gens respirent de nouveau. Alors que la vie reprend peu à peu son cours normal, il est maintenant temps de faire les comptes. Les mesures restrictives imposées par le gouvernement fédéral mexicain durant ces dix derniers jours étaient-elles justifiées?

Rafael Segura confesse n'avoir jamais vraiment aimé le gouvernement du président Calderon. Selon Rafael, l'épisode du virus H1N1 est l'erreur de trop ; il n'y avait aucune raison de prendre de telles mesures. Il n'hésite pas à pointer du doigt celui qu'il surnomme "l'incompétent". "Je suis furieux contre le président. Il nous a menti sur la gravité de l'épidémie."


Même si Maricarmen modère plus ses propos, sa pensée va dans le même sens : le gouvernement fédéral a mal géré cette crise. "Pour une vingtaine de morts et quelques centaines de malades, le gouvernement a paralysé le pays entier. Les conséquences économiques vont être lourdes. Je pense donc que les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement étaient excessives."



Luci Martinez est marchande ambulante. Plantée depuis trente ans devant l'hôpital Durango, elle vit surtout des cigarettes et des bonbons qu'elle vend au personnel de l'hôpital. Son petit négoce a beaucoup souffert ces dix derniers jours. Elle estime avoir perdu plus de la moitié de son chiffre d'affaires habituel. Luci est cependant optimiste pour son futur ainsi que pour celui des autres habitants de Mexico. Quant à l'appréciation des choix qu'a fait le gouvernement durant la crise, Luci a un point de vue tout particulier. "Le problème, ça n'est pas le gouvernement mais les gens. Le virus s'est propagé parce que les gens manquent d'hygiène. Je suis en contact avec les gens tout le temps, et je peux vous dire : ils sont sales ! C'est cela qu'il faut changer !"



Luis Roberto vient de déposer sa fille à l'hôpital. Heureusement, l'infection à l'oreille de sa fille n'a rien à voir avec le virus H1N1. Luis Roberto comprend et approuve la démarche du gouvernement. "La santé vient d'abord. Toujours. Le gouvernement a eu raison de tirer la sonnette d'alarme. Peu m'importe les conséquences économiques. La priorité est de se débarasser de ce virus, une bonne fois pour toutes, que ça nous prenne une semaine ou un an !"