
Des heurts entre étudiants et police sont survenus, samedi, aux portes du siège du gouvernement de Hong Kong, où une centaine de manifestants s'étaient rassemblés pour dénoncer la décision de Pékin de limiter la portée du suffrage universel.
La police de Hong Kong a eu recours au gaz poivré pour disperser, samedi 27 septembre, les centaines d'étudiants qui avaient réussi à pénétrer dans le périmètre du siège du gouvernement local pour dénoncer l'emprise de plus en plus marquée de Pékin sur l'ancienne colonie britannique. Treize personnes, âgées de 16 à 35 ans, ont été arrêtées pendant ces incidents au cours desquels un policier a été agressé, a déclaré la police locale dans un communiqué.
Les heurts entre la police et les manifestants, qui ont fait plusieurs blessés légers, ont accru la tension avant le sit-in géant prévu le 1er octobre. Le mouvement pro-démocratie entend ainsi peser sur l'avenir de Hong Kong, qui bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, d'une certaine autonomie et de plus grandes libertés.
Désobéissance civile
"Ce mouvement est le début d’une campagne de désobéissance civile contre ce que certains appellent la trahison du gouvernement hongkongais et du gouvernement central chinois, indique Baptiste Fallevoz, correspondant de France 24 à Hong Kong. En 1997, Pékin s’était engagé à respecter le système politique hongkongais jusqu’en 2047, et même à instaurer à moyen terme des élections au suffrage universel pour que les habitants puissent désigner leur chef de gouvernement."
itOr, le mois dernier, Pékin est revenu sur ses engagements et a affiché son intention de limiter les candidatures aux personnalités qui sont favorables au Parti communiste chinois, faisant craindre aux Hongkongais la perte de leur statut spécial.
Pour tenter d'inverser le cours de l'histoire, le mouvement pro-démocratie a appelé à l'occupation du quartier financier de la ville et a multiplié les manifestations, comme celle qui a dégénéré autour du siège du gouvernement local. Vendredi soir, des centaines d'étudiants avaient réussi à forcer un cordon établi par la police aux abords du siège du gouvernement, avant d'en être évacués un par un samedi par les forces de l'ordre.
Réaction policière musclée
"Chose assez rare à Hong Kong, la réaction de la police a été assez musclée, rapporte Baptiste Favelloz. On a assisté à des dizaines d’arrestations et à l’usage de gaz lacrymogènes. De quoi attiser un peu plus la colère des manifestants qui dénoncent des méthodes répressives encore plus sévères."
"La police a eu recours à une force disproportionnée pour arrêter les actions légitimes des étudiants et cela devrait être condamné", a déclaré à Reuters Benny Tai, un des trois principaux organisateurs du mouvement. "Je ne veux pas laisser la lutte pour la démocratie à la prochaine génération. C'est notre responsabilité", a expliqué l'un d'eux, Joshua Wong, 17 ans, avant d'être embarqué par la police.
Avec AFP