Dix matches, dix victoires, 54 buts marqués et trois encaissés : la campagne de qualification de l’équipe de France féminine de football pour le Mondial-2015 au Canada ressemble à une promenade de santé. Une campagne conclue en beauté, mercredi 17 septembre, au stade de l’Épopée de Calais, au nom prédestiné, après une victoire sur la Finlande (3-1) devant 8 000 spectateurs. La semaine précédente, les Françaises s’étaient déjà assurées la première place du groupe en s’imposant chez les Finlandaises (0-2), l’adversaire le plus relevé de ce groupe de qualification.

Contrairement aux précédentes Bleues, ces joueuses n’auront même pas à passer par les barrages, comme en 2003 et en 2011. Reste désormais à franchir un nouveau cap et faire mieux que les frustrantes quatrièmes places du Mondial-2011 et des Jeux Olympiques en 2012. Pour franchir ce palier, Philippe Bergeroo a été nommé sélectionneur il y a tout juste un an, en remplacement du fantasque Bruno Bini, qui n’avait pu faire mieux qu’un quart de finale lors de l’Euro 2013.

"Aller chercher un titre"

Pour Bergeroo, champion d’Europe avec l’équipe de France des moins de 17 ans en 2004, le plus dur commence maintenant : "Ça nous laisse un an pour travailler. On garde beaucoup d'humilité, parce que le chemin est encore long", explique le sélectionneur à l’AFP. Les joueuses, elles, sont impatientes. "Se qualifier n’était pas une fin en soi, confie Camille Abily dans "France Football". L’idée c’est d’aller au mieux chercher un titre, sinon une place sur le podium. C’est le moment de réussir un bon résultat."

Mises en lumière lors du dernier Mondial, en Allemagne, les Bleues veulent profiter un peu de cette notoriété grandissante et confirmer sur le terrain. "En 2011, c’était la première grande compétition pour la plupart des filles, explique Abily. Depuis, les victoires des Lyonnaises en Ligue des champions (en 2011 et 2012) ont démontré qu’on était capables d’accomplir de grandes choses."

Car au Canada, le niveau sera bien plus relevé qu’en qualifications, où les Bleues ont par exemple battu la Bulgarie deux fois : 10-0 et 14-0 ! Au Mondial, dont la composition des groupes sera connue le 6 décembre, seront réunies les 24 meilleures équipes du monde. Pas de quoi inquiéter Abily pour autant : "Pour moi, il n’y a que les États-Unis et l’Allemagne au-dessus. Je nous positionne juste derrière." Un enthousiasme tempéré par le sélectionneur : "Attention ! Il existe un gouffre entre cette quatrième place et la première. Il faudra faire preuve de rigueur, et de passion aussi !" Un premier test contre les redoutables Allemandes est d’ailleurs prévu en amical le 22 octobre prochain.