logo

A l’approche des élections générales du 5 octobre, la présidente brésilienne doit affronter un scandale politico-financier d’ampleur. Plusieurs de ses proches collaborateurs pourraient être impliqués.

En pleine campagne pour les élections générales du 5 octobre, la classe politique brésilienne est secouée, depuis ce week-end, par un scandale politico-financier d’ampleur. Entre 2004 et 2012, la compagnie pétrolière publique, Petrobras, aurait versé des pots de vins à des dizaines de députés ou sénateurs de la coalition au pouvoir, ainsi qu'à un ministre et à des gouverneurs.

Relayées par la revue "Veja", ces accusations explosives ont été faites par un ancien haut dirigeant de la dite compagnie, aujourd’hui incarcéré pour blanchiment d'argent. Cherchant à obtenir une réduction de peine, cet homme, Paulo Roberto Costa, a directement mis en cause le ministre de l'Énergie, Edison Lobao, le trésorier du Parti des travailleurs (PT, gauche, au pouvoir), Joao Vaccari Neto, ainsi que les présidents du Sénat et de la chambre des députés, Renan Calhheiros et Henrique Eduardo Alves, tous deux membres du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), le principal allié parlementaire du PT, Parti des travailleurs.

L'ex-responsable de Petrobras a également cité le nom de trois gouverneurs, dont celui d'Eduardo Campos, ex-candidat à la présidence du Parti socialiste brésilien (PSB) décédé en août dans un accident d'avion et remplacé par l'écologiste Marina Silva.

Ce scandale tombe au plus mal pour la présidente de gauche Dilma Rousseff, qui lutte pour combler son retard contre Marina Silva, donnée favorite du probable second tour de la présidentielle, avec sept point d'avance selon le dernier sondage. Des législatives, l’élection des gouverneurs des État de l'Union ainsi que des sénatoriales partielles auront également lieu le 5 octobre.

"Nous prendrons les mesures qui s'imposent"

Lundi 8 septembre, la chef de l’État a réagi en annonçant avoir demandé à la justice les noms des bénéficiaires présumés de ces pots de vins. "Si un fonctionnaire du gouvernement ou quelques personnes du gouvernement fédéral sont impliquées, nous prendrons les mesures qui s'imposent", a-t-elle déclaré.

Candidate à sa réélection à la présidentielle d'octobre, Dilma Rousseff a également assuré qu'elle "n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait chez Petrobras", dans une interview accordée, lundi 8 septembre, au quotidien O Estado de Sao Paulo.

Une justification peu crédible, selon l’opposition : "Je ne crois pas que la présidente ait reçu de l'argent de ce système. Mais d'un point de vue politique, elle en a été bénéficiaire", a ainsi réagi l'un des principaux rivaux de l'actuelle présidente, le candidat social-démocrate Aécio Neves. "Elle avait l'obligation de savoir ce qui se passait dans son entourage", a-t-il ajouté.

Avec AFP