L'Ukraine est prête à confier la coordination de l'enquête internationale sur le crash de l'avion malaisien, probablement abattu par un missile, aux Néerlandais. Une équipe de médecins légistes néerlandais a entamé l'examen des corps des victimes.
Tout sauf les Russes. Les autorités ukrainiennes se disent disposées à confier aux Pays-Bas ou autres partenaires occidentaux la conduite de l’enquête sur l’accident du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu le 17 Juillet dans l’est de l’Ukraine. "L’Ukraine est disposée à confier à nos partenaires occidentaux un rôle de coordination dans l’enquête sur la tragédie. Et les Pays-Bas pourraient diriger ce processus", a déclaré, lundi, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk au cours d’une conférence de presse à Kiev.
Arseni Iatseniouk est convaincu que ce sont des pro-russes "en état d’ivresse" qui ont tiré le missile sol-air sur l’avion, tuant les 298 passagers qui se trouvaient à bord. "Il est évident que ce missile ne pouvait pas être tiré par des terroristes pro-russes en état d’ivresse. Cela a été le fait de professionnels", a martelé le ministre, ajoutant : "Je n’attends rien du gouvernement russe. Il a fourni des armes, il a envoyé des combattants. Poutine doit comprendre que maintenant, ça suffit. Ce n’est pas un conflit entre l’Ukraine et la Russie, c’est un conflit international".
Le choix des Pays-Bas n’est pas anodin. Le petit pays a en effet payé le plus lourd tribut dans la catastrophe du vol MH17, les deux tiers des 298 victimes étant des Néerlandais. Des médecins légistes néerlandais sont d’ailleurs arrivés à la gare de Torez, dans l’est de l’Ukraine, pour examiner les corps d’une partie des victimes, placés à bord de wagons réfrigérés. Les autorités néerlandaises préféreraient néanmoins que les dépouilles soient transférées
Le veto russe
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a par ailleurs réclamé un accès libre et sécurisé au site, déclarant lundi que "toutes les possibilités politiques et économiques" étaient envisageables à l’encontre de la Russie si elle n’y mettait pas du sien. À ce propos, le Conseil de sécurité des Nations unies doit voter, lundi après-midi, une résolution demandant "à tous les pays et protagonistes dans la région" - dont la Russie - de collaborer pleinement à "une enquête internationale complète, minutieuse et indépendante".
Le vote d’adhésion de la Russie n’est cependant pas garanti. Le 20 juillet, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a indiqué à la presse que le texte comportait encore "certaines ambiguïtés" et ne garantissait pas que l'enquête soit véritablement "internationale et impartiale". La Russie a donc proposé de nouveaux amendements que les membres du Conseil ont examiné tard dimanche soir.
La Russie, membre permanent du Conseil et disposant à ce titre d'un droit de veto, dément toute implication dans la destruction du Boeing de la Malaysia Airlines. De son côté, le secrétaire d'État américain John Kerry a une nouvelle fois mis en cause dimanche les séparatistes de l'est de l'Ukraine dans la destruction de l’avion, jeudi 17 juillet, et affirmé que le missile utilisé par les rebelles venait de Russie.
Avec AFP et Reuters