logo

Hong Kong, la rebelle

Après un siècle et demi de colonisation britannique, Hong Kong a retrouvé en 1997 avec fierté son identité chinoise. Mais depuis, l’atmosphère a radicalement changé. Notre correspondant en Chine, Baptiste Fallevoz, est allé à la rencontre des ces Hongkongais qui défient Pékin.

Il y a dix-sept ans, le 1er juillet 1997, Hong Kong la capitaliste était rétrocédée à la Chine communiste, dans une explosion de feux d'artifice. Après plus de 150 ans de colonisation britannique, la population retrouvait avec fierté son identité chinoise et regardait vers l'avenir avec optimisme. Mais moins de deux décennies plus tard, l'atmosphère n’est plus la même.

Un sentiment de rébellion contre la "mère patrie" gagne la population et il ne se passe plus un mois sans une manifestation contre le gouvernement central de Pékin. Selon un récent sondage, seuls 33 % des Hongkongais se disent aujourd’hui fiers d'être citoyens chinois.

Un mouvement de contestation d'abord généré par la peur d'une reprise en main de la ville par le Parti communiste chinois. Selon les termes de la rétrocession, Hong Kong devait rester un îlot de liberté dans une Chine autoritaire, selon le modèle "un pays, deux systèmes". Les droits politiques et économiques de la population sont en effet garantis jusqu'en 2047. À Hong Kong, on peut en théorie manifester, critiquer le gouvernement et pratiquer sans entrave sa religion.

Mais les Hongkongais perçoivent une érosion de leurs droits et s'inquiètent de la mainmise croissante de Pékin sur les affaires du territoire. Un mouvement de désobéissance civile s'organise, et dans son sillage des groupes radicaux apparaissent dans une ville pourtant réputée pour sa discipline et son caractère policé.

Une partie de la jeunesse hongkongaise développe même un sentiment de rejet, à la limite de la xénophobie, envers les "Chinois du continent". Les touristes continentaux - 40 millions l'an dernier -, et les nouveaux immigrants sont accusés de saturer la ville.

Nous avons suivi plusieurs membres de la société civile hongkongaise - journalistes, patrons de presse, militants pro-démocratie - qui pointent du doigt une liberté d'expression en chute libre, des dirigeants de plus en plus soumis à Pékin, et une présence policière accrue lors des manifestations.

Nous avons également rencontré des militants hongkongais qui n'hésitent pas à venir provoquer les "envahisseurs chinois", en agitant sous leurs yeux... des drapeaux de l'époque coloniale britannique !